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Efficacité des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine chez l’enfant et l’adolescent - 01/03/08

Doi : PM-09-2006-35-9-C2-0755-4982-101019-200606759 

Daniel Bailly

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Points essentiels

Si les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ont vu, depuis les années 1990, leur utilisation croître dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs chez l’enfant et l’adolescent, plusieurs rapports ont récemment jeté un doute sur leur efficacité et sur leur responsabilité dans la survenue d’effets indésirables graves (augmentation des idées de suicide et des tentatives de suicide, réactions d’irritabilité et d’hostilité, autoagressives et autodestructrices).

L’efficacité des ISRS (fluoxétine, sertraline, fluvoxamine, paroxétine) dans le traitement des troubles obsessionnels compulsifs chez l’enfant et l’adolescent est aujourd’hui largement démontrée, même si leur effet reste globalement relativement modeste. Dans cette indication, les ISRS s’avèrent notamment moins efficaces que la clomipramine, certains facteurs (âge, antécédents familiaux, comorbidité psychiatrique) étant susceptibles aussi d’influer sur la réponse thérapeutique.

Seules quelques études contrôlées contre placebo suggèrent que les ISRS (fluoxétine, sertraline, fluvoxamine) pourraient avoir une certaine utilité dans le traitement des troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent (anxiété généralisée, anxiété de séparation, phobie sociale). Le gain obtenu avec les ISRS dans cette indication demande cependant à être confirmé.

Les antidépresseurs imipraminiques ont démontré leur inefficacité dans le traitement des troubles dépressifs de l’enfant et de l’adolescent. Parmi les ISRS, seule la fluoxétine a aujourd’hui fait la preuve de son efficacité dans cette indication, même si son effet apparaît, ici aussi, relativement modeste. L’efficacité de la sertraline et de la paroxétine ne peut être considérée que comme probable et demande à être confirmée, celle du citalopram n’est pas démontrée. Par ailleurs, en raison du risque de comportement suicidaire observé dans certaines études, les ISRS restent déconseillés pour traiter les troubles dépressifs de l’enfant et de l’adolescent.

Au total, si les données actuellement disponibles montrent que les ISRS ont une certaine efficacité et peuvent être utiles dans le traitement des troubles anxieux et dépressifs de l’enfant et de l’adolescent, les études futures devront s’attacher à mieux préciser leurs indications, notamment par rapport aux stratégies psychothérapiques, considérées, à ce jour, comme le traitement de première intention dans ces troubles.

Sur le plan médicolégal, en France, seule la sertraline a l’autorisation de mise sur le marché pour le traitement des troubles obsessionnels compulsifs chez l’enfant et l’adolescent.

Voir aussi dans ce numéro

  • l’éditorial de Marie-Christine Mouren, Les antidépresseurs sérotonin-ergiques chez le sujet jeune : un risque ou une chance ?, p. 1286-7.

La deuxième partie de cet article, consacrée à la tolérance des antidépresseurs sérotoninergiques, paraîtra dans le prochain numéro de La Presse Médicale.

Key points: Efficacy of selective serotonin reuptake inhibitor treatment in children and adolescents

Selective serotonin reuptake inhibitors (SSRIs) have been used increasingly since the early 1990s to treat anxiety disorders and depression in children and adolescents. Several recent reports, however, cast doubt on their efficacy and especially raise questions about their role in serious adverse effects (increase in suicidal ideation and suicide attempts as well as reactions involving irritability, hostility, self-harm and self-destructive actions).

The efficacy of SSRIs (fluoxetine, sertraline, fluvoxamine, paroxetine) in the treatment of obsessive-compulsive disorders in this population is clear today, although their effects are globally relatively modest. SSRIs remain notably less effective than clomipramine for this indication, although a variety of factors (age, family history, and psychiatric comorbidity) are also likely to influence response to treatment.

Only several placebo-controlled studies suggest that the SSRIs (fluoxetine, sertraline and fluvoxamine) may have some utility in the treatment of anxiety disorders (generalized anxiety, separation anxiety, social phobias) in children and teens. The additional benefits from SSRIs for this indication nonetheless require confirmation.

Imipramine and related tricyclic antidepressants are ineffective in the treatment of depressive disorders in children and adolescents. Among the SSRIs, only fluoxetine has proven its efficacy for this indication, although its effect here too appears relatively modest. The efficacy of sertraline and paroxetine cannot be considered more than probable, requiring confirmation, and that of citalopram has not been demonstrated. Moreover, because of the risk of suicidal behavior observed in some studies, SSRIs are inadvisable for the treatment of depressive disorders in this population.

Overall, although the currently available data show SSRIs to be moderately effective and useful in treating anxiety disorders and depression in children and adolescents, future studies must focus on more precise identification of their indications, especially relative to psychotherapeutic strategies, which are still considered to be the first-line treatment in these disorders.

From a legal point of view, only sertraline has been authorized in France for the treatment of obsessive-compulsive disorders in this population.


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Vol 35 - N° 9-C2

P. 1293-1302 - septembre 2006 Retour au numéro
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