Les prescriptions d'antalgiques, d'anti-inflammatoires ou le nombre d'actes radiologiques sont des facteurs prédictifs d'un traitement par antidépresseur - 01/03/08
Pierre Verger [1 et 2],
Henri Clavaud [3],
Stéphanie Bidaud [1],
Alain Paraponaris [2],
Laurent Sauze [3]
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Résumé |
Objectifs |
Les troubles dépressifs ou anxieux restent fréquemment non diagnostiqués chez les patients consultant en médecine. Nous avons testé l'hypothèse selon laquelle des prescriptions répétées d'antalgiques, d'anti-inflammatoires ou d'examens radiologiques constitueraient un facteur prédictif d'un traitement par antidépresseur, indépendamment d'une comorbidité somatique.
Méthodes |
Étude cas-témoins réalisée à partir des données de remboursements pour les artisans et commerçants. Les cas étaient les sujets chez lesquels un traitement antidépresseur avait été débuté entre janvier et mars 2003. Les témoins, appariés aux cas sur l'âge, le sexe et la zone de résidence, n'avaient eu aucun remboursement pour psychotrope dans les 18 mois avant et les 6 mois après ce trimestre. Les données de remboursement pour antalgiques et anti-inflammatoires, actes de radiologie, indemnités journalières et leurs motifs, affections longue durée et leurs motifs, nombre d'hospitalisations, dans les 18 mois précédant l'inclusion ont été comparées entre cas et témoins par des régressions logistiques simples puis multiples.
Résultats |
Neuf cent quatre-vingt-huit cas - dont 36,5 % n'ont eu qu'un seul remboursement pour des antidépresseurs - et 1 976 témoins ont été inclus. Les régressions logistiques multiples ajustées sur les antécédents psychiatriques et la morbidité physique ont montré une association linéaire très significative entre le nombre de remboursements pour médicaments antalgiques et anti-inflammatoires ou le nombre d'actes radiologiques et un traitement par antidépresseurs.
Discussion |
Une maladie somatique grave peut induire une souffrance psychique. Mais un trouble psychiatrique peut lui-même se présenter sous la forme de douleurs chroniques mal expliquées, sans que le patient reconnaisse le lien entre ces symptômes et ce trouble.
Conclusion |
Ces résultats confirment l'hypothèse de départ de cette étude et suggèrent des signes pouvant alerter le clinicien sur une souffrance psychique ou des troubles dépressifs ou anxieux non identifiés.
Summary |
Objectives |
Physicians frequently fail to detect mental health disorders in patients consulting them. This study tests the hypothesis that patients repeatedly prescribed analgesics or antiinflammatory drugs or X-ray examinations for unexplained somatic symptoms are at higher risk of antidepressant treatment, independent of physical comorbidity.
Methods |
This case-control study is based on health reimbursement data for self-employed artisans and shopkeepers. Cases were subjects who first began antidepressant treatment between January and March 2003. Controls, matched for age, sex, and urban or rural residence, had not been reimbursed for any psychotropic drug in the 18 months before and 6 months after this quarter. Reimbursement data for analgesic and antiinflammatory drugs, and X-rays, temporary disability payments and their reasons, chronic diseases, and hospitalizations over the 18-month period before inclusion were compared for cases and controls with simple and multiple logistic regressions.
Results |
The study included 988 cases (36.5% of whom were reimbursed only once for an antidepressant) and 1976 controls. The multiple logistic regressions adjusted for history of psychiatric morbidity and somatic comorbidity showed significant linear associations between starting antidepressant treatment and reimbursements for analgesic and anti-inflammatory drugs or X-rays.
Discussion |
Severe somatic diseases can induce psychological distress. At the same time, mental disorders may be manifested as unexplained chronic pain, without the individual recognizing the link between them.
Conclusion |
These results confirm the initial hypothesis and suggest signs that may alert physicians to possible undetected psychological distress or mental disorders.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 36 - N° 1-C1
P. 50-56 - janvier 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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