Analyse pluridisciplinaire des prescriptions médicamenteuses inappropriées en gériatrie - 25/02/16
Résumé |
Introduction |
La polypathologie fréquente des patients âgés entraîne une polymédication et le recours à différents professionnels de santé. L’arrivée d’un pharmacien à une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) hebdomadaire en service de gériatrie a permis d’approfondir l’analyse des prescriptions médicamenteuses. Les 3 objectifs de ce travail sont de corréler le nombre de lignes de médicaments prescrits et le nombre de prescriptions médicamenteuses inappropriées (PMI) ainsi que le nombre de pathologies recensées et le nombre de PMI et d’évaluer la part explicative de 4 facteurs dans la survenue de PMI.
Matériels et méthode |
Cette étude est monocentrique, observationnelle, ouverte, prospective et d’une durée de 6 mois. Tous les patients admis dans 4 unités de soins (MCO et SSR) ont été inclus. L’analyse de la prescription médicamenteuse utilise la méthode de lecture globale de l’ordonnance (HAS) qui classe les PMI en 3 groupes « overuse », « misuse » et « underuse ». Pour cela, l’équipe pluridisciplinaire s’appuie sur les recommandations de la HAS et des sociétés savantes, les bases de données internationales et les résumés des caractéristiques produit. Les tests utilisés sont le test de Student bilatéral appliqué au coefficient de corrélation de Pearson (r med/PMI ; r patho/PMI) et le test du Chi2 bilatéral (α = 5 %).
Résultats et discussion |
Deux cent patients ont été inclus, 148 femmes et 52 hommes, d’âge moyen 85,6±5,8ans. La prévalence de l’insuffisance rénale était de 92,3 %. La clairance moyenne de la créatinine (Cl ; Cockroft et Gault) était de 49,9±26,0mL/min. Parmi ces patients, 93,4 % venaient de leur domicile. Cette étude a recensé 1742 lignes de médicaments et 1146 pathologies. Cent trente-six PMI ont été relevées : 22,8 % correspondaient à un « misuse », 30,9 % à un « overuse » et 46,3 % à un « underuse ». Ces PMI concernaient 43,5 % des patients et représentaient 7,8 % du total des lignes de médicaments prescrits. Le coefficient de corrélation r med/PMI était de r=0,10 (t=1,4 ; p=0,16) et celui de r patho/PMI de r=0,21 (t=3,0 ; p=2,9*10-3). La présence d’une PMI n’était liée à aucun des 4 facteurs : sexe (Chi2=0,015 ; p=0,90), âge (Chi2=5,2 ; p=0,07), Cl (Chi2=3,0 ; p=0,39) et provenance du patient (Chi2=0,45 ; p=0,50). La polypathologie était le seul facteur contributif mis en évidence. Étonnamment, les patients les plus polymédicamentés et les plus fragiles n’apparaissaient pas être systématiquement les plus à risque de PMI. Une analyse qualitative des données devra être menée.
Conclusion |
Cette étude n’a pas identifié de profil de patient à risque de PMI. Néanmoins, la forte prévalence des PMI (43,5 % des patients) justifie de poursuivre ces RCP. De plus, les RCP peuvent être une alternative aux visites de service pour les équipes disposant de peu de temps pharmacien. Enfin, la mise en place du dossier pharmaceutique, de la conciliation médicamenteuse et le renforcement du lien ville-hôpital devraient améliorer la prise en charge des patients dès leur arrivée dans notre établissement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Prescription médicamenteuse inappropriée, Gériatrie, Équipe pluridisciplinaire
Plan
Vol 51 - N° 1
P. 71 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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