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Bon usage des curettes dermatologiques stériles à usage unique - 25/02/16

Doi : 10.1016/j.phclin.2016.01.034 
Apolline Adé 1, , Anne-Claire Steinmetz 1, Martine Havet 2, Helene Barreteau 1
1 Unité des dispositifs médicaux, Lariboisière–Fernand-Widal, AP–HP, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France 
2 Médecine du travail, Lariboisière–Fernand-Widal, AP–HP, 2, rue Ambroise-Paré, 75010 Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

De janvier 2014 à janvier 2015, 11 cas d’accidents d’exposition au sang (AES) ont été rapportés à la Médecine du travail suite au mésusage de curettes dermatologiques stériles à usage unique dans deux services.

En effet, les curettes dermatologiques sont dotées d’une lame circulaire acérée qui permet de retirer en douceur une peau superficielle, sans endommager les tissus environnants mais présente un risque de coupure pour l’utilisateur.

La Médecine du travail et l’unité des dispositifs médicaux ont engagé, en coopération avec les cadres des services concernés, des mesures pour sensibiliser les infirmières au bon usage des curettes dermatologiques stériles à usage unique et éviter qu’elles ne se blessent à nouveau.

Matériels et méthode

– Analyse des cas d’AES ;

– bilan des consommations de curettes en 2014 ;

– entretiens avec les cadres des services et les infirmières ;

– déclaration d’incident auprès du laboratoire LCH.

Résultats et discussion

Les 11 AES se sont produits dans les services de Médecine interne et diabétologie, lors de l’essuyage de la lame de la curette avec une compresse au cours de soins de plaies. Cette pratique n’est pas conforme à la notice d’utilisation du fabricant qui précise d’éviter tout contact avec la lame et de ne pas la nettoyer à cause du risque de blessure.

En 2014, 3160 curettes de différents diamètres ont été utilisées dans l’ensemble des services : 4mm (41 %), 5mm (25 %), 7mm (34 %). Les deux plus grands services consommateurs sont la diabétologie (61 %) et la médecine interne (16 %). Le choix des diamètres de lame est très dépendant du service. Ainsi, 90 % des curettes de 4mm ont été utilisées par la diabétologie et 64 % des curettes de 5mm ont été utilisées par la médecine interne.

Des lames de petit diamètre (≤ 4mm) favorisent le risque de coupure car il y a une accumulation de fragments de tissus dans la lame qui oblige l’utilisateur à la désencombrer pour poursuivre les soins. Les diamètres de lame de 5 ou 7mm sont donc à privilégier. Suite à la déclaration d’incident en juillet 2015, le fournisseur est intervenu dans les services pour présenter les curettes avec des lames de grand diamètre, peu connues des services.

Les gestes de bon usage ont été rappelés (mettre des gants, utiliser des curettes avec des lames de grand diamètre [5 ou 7mm], ne pas nettoyer la curette en appliquant une compresse sur la lame, ne pas réutiliser la curette) et une fiche de bon usage des curettes dermatologiques stériles à usage unique reprenant ces points a été rédigée et validée.

Conclusion

Le rappel des gestes de bon usage a permis de préciser et d’encadrer l’utilisation des curettes dermatologiques, jusque-là très informelle et peu argumentée. Les services de diabétologie et médecine interne commandent davantage de curettes de 5 et 7mm depuis août 2015 et aucun AES impliquant les curettes n’a été déclaré depuis.

L’ensemble des actions mises en place, grâce à une coopération multidisciplinaire, rappelle que la déclaration d’incidents à l’hôpital est essentielle pour faire évoluer les pratiques. Cela souligne le rôle fondamental du pharmacien pour garantir le bon usage des dispositifs médicaux.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Bon usage, Pharmacien, Curettes dermatologiques


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Vol 51 - N° 1

P. 76 - mars 2016 Retour au numéro
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