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Évaluation médicoéconomique comparée de deux anesthésiques locaux de rachianesthésie en chirurgie ambulatoire : un retour à domicile plus rapide pour la chloroprocaïne justifiant ainsi son prix ? - 25/02/16

Doi : 10.1016/j.phclin.2016.01.063 
Mylène Magnier 1, , Jean-Louis Maret 2, Pierre Le Guevello 1
1 Pharmacie, centre hospitalier Pierre-le-Damany, rue Kergomar, 22300 Lannion, France 
2 Anesthésie, centre hospitalier Pierre-le-Damany, rue Kergomar, 22300 Lannion, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les anesthésistes de notre CH ont souhaité tester un nouvel anesthésique (AN) local de rachianesthésie (RA), le chlorhydrate de chloroprocaine (CC) (Clorotekal®), présenté comme étant d’action rapide et permettant la sortie plus précoce des patients du CH par rapport au chlorhydrate de bupivacaine (CB). L’objectif de cette étude a été de vérifier après une année d’utilisation concomitante de ces deux AN, dans le cadre d’interventions chirurgicales programmées, leurs modalités d’emploi et si les patients sont sortis plus tôt après l’utilisation du CC versus CB.

Matériels et méthode

Après identification de tous les patients ayant eu une RA au décours d’une chirurgie ambulatoire en 2014, nous avons consulté l’ensemble des dossiers aux archives en distinguant ceux ayant reçu du CC et ceux ayant reçu du CB. L’évaluation a été menée à l’aide de la grille d’audit réalisée avec les anesthésistes. Les critères principaux relevés sont : le type et la date d’intervention, le score ASA, l’anesthésique utilisé, l’heure de la RA, de la levée du bloc moteur et sensitif, de la 1re miction après l’intervention, ainsi que de la sortie du patient. Les données des appels de suivi post-chirurgical du lendemain des IDE aux patients ont été relevés (problèmes ressentis à domicile, satisfaction globale).

Résultats et discussion

Sur les 80 patients recensés, 7 dossiers n’ont pas pu être traités car absents des archives, 5 patients ont finalement reçu une anesthésie générale au cours de l’intervention et ont été exclus de l’étude. Au total, 68 dossiers ont été analysés. Le ratio H/F est de 0,44. En majorité, il s’agit d’interventions gynécologiques (54 %) et d’orthopédie. Pour 63 % le score ASA est de 1. Sur les 68 patients, 57 ont reçu du CB et 11 du CC. En moyenne, les patients ayant reçus du CC sont sortis 33minutes avant ceux ayant eu du CB (6h28 versus 7h), différence non significative. Lors de l’utilisation du CC, la levée du bloc moteur s’est faite en moyenne 57minutes plus tôt par rapport aux patients ayant reçu du CB (2h45 pour le CC versus 3h42, par rapport à l’heure de la rachianesthésie). De même, la levée du bloc sensitif : 1h52 plus tôt pour le CC par rapport au CB (2h45 pour le CC versus 4h37). Le délai entre l’heure de la rachianesthésie et la 1re miction a été réduit de 1h45 chez les patients ayant reçu du CC.

Conclusion

Malgré des avantages revendiqués, ce nouvel AN n’a été employé que dans 16 % des cas des RA en chirurgie ambulatoire (utilisation du CC a été anesthésiste-dépendant, mais aucun biais de type patient ou intervention n’a été identifié). Si l’on observe effectivement une récupération plus rapide des patients en faveur du CC, les patients ne sortent pas plus tôt du service de chirurgie ambulatoire. Sachant que le prix HT d’un ampoule de CB est de 0,60 euros et que celui d’un ampoule de CC est de 10 euros (utilisation d’un ampoule maximum pour le CB et pour le CC lors d’une RA), il n’a pas été jugé intéressant tant du point de vue économique que médical de généraliser l’utilisation du CC sans analyse et modification éventuelle des circuits et des organisations existantes. De plus, un nouvel AN à action intermédiaire est depuis commercialisé par le même laboratoire dans la même indication : le Baritekal®.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Rachianesthésie, Chirurgie ambulatoire, Anesthésique local, Étude comparative


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Vol 51 - N° 1

P. 90 - mars 2016 Retour au numéro
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