L’objectif était de décrire la prévalence de la maladie veineuse thromboembolique (MVTE), de l’embolie pulmonaire (EP) et de la thrombose veineuse profonde (TVP) chez les patients ayant un diagnostic de tumeur maligne (TM).

Les données issues de la base nationale du PMSI MCO codée en CIM10 permettent d’évaluer la fréquence des maladies thromboemboliques chez les patients hospitalisés avec un diagnostic de cancer. Nous avons centré notre étude chez les patients ayant déjà un diagnostic de MT. Tout séjour avec les codes ICD-10 sélectionnés a été considéré comme une thrombose étant survenue en milieu hospitalier, sauf s’il s’agissait du diagnostic principal du premier résumé de l’unité médicale. Pour éliminer les consultations externes, les soins de jour et identifier des thromboses survenues durant le séjour et non dont le patient aurait été porteur à l’entrée mais non diagnostiquée, les séjours de<48heures ont été exclus.

Les résultats portent sur les 18 683 603 séjours hospitaliers de 2010–2011 parmi lesquels 1 070 108 étaient liés à une TM (5,72 %). Parmi ces patients, l’incidence est de 4,95 % (n=53 037) pour les MVTE vs 1,09 % pour l’ensemble des patients hospitalisés, avec 2,31 % (n=24 751) pour la TVP sans EP vs 0,543 % et 2,64 % (n=28 286) vs 0,548 % pour les EP avec ou sans TVP, soit des incidences globalement 5 fois supérieures. Les résultats préliminaires suggèrent que, parmi eux, plus des deux tiers (69,9 %) sont survenus pendant le séjour à l’hôpital.

Ces résultats montrent la forte prévalence de la MVTE chez les patients ayant une TM et suscite des interrogations sur la qualité de la prévention antithrombotique dont bénéficie cette population à haut risque thrombogène.