Évaluer les contraintes socioprofessionnelles chez les personnels travaillant la nuit. Identifier les troubles du sommeil.

Nous avons mené une enquête transversale auprès de 67 soignants exerçant aux deux centres hospitalo-universitaires de Sfax-Tunisie. L’enquête c’est basée sur : une fiche comportant les données socioprofessionnelles, les habitudes de vie et les antécédents médicaux. Le questionnaire de sommeil de Spiegel/l’échelle de somnolence d’Epworth. Dix questions pour évaluer les contraintes socioprofessionnelles.

Les personnels interrogés avaient un âge moyen de 40ans. Les antécédents des troubles anxieux étaient notés dans 18 % des cas. Le travail de nuit était non compatible avec les obligations familiales chez 35,5 % des sujets, 15 % étaient obligés de travailler la nuit pour des raisons matérielles. Un sommeil était qualifié de très mal dans 32 % des cas en raison des cauchemars (19 %) ou des réveils fréquents (22 %). Le recours à des médicaments hypnotiques était observé chez 7 % des cas. Les troubles du sommeil étaient repérés dans 21 % des cas. L’insomnie était le trouble le plus fréquent (60 %). Les troubles de sommeil étaient fortement associés aux postes de travail nécessitant une grande concentration et un grand effort. Une association significative était observée entre l’insomnie et la présence de troubles anxieux et entre la somnolence diurne et la pratique d’activités secondaires (p<0,05).

Le travail de nuit est une activité à risque justifiant un suivi médical renforcé, particulièrement en milieu de soins puisque le stress lié au déphasage temporel et le risque d’accumulation d’une dette importante de sommeil entraîne une détérioration de la vie sociale et familiale au même titre que la qualité des prestations des soins.