Dans le domaine des troubles respiratoires du sommeil, l’évaluation de l’effort respiratoire est essentielle pour classifier le type d’évènement respiratoire (ER). Afin de tester l’hypothèse selon laquelle les mouvements mandibulaires (MM) sont liés à l’effort respiratoire durant le sommeil, nous présentons les résultats partiels d’une étude prospective étudiant la corrélation entre les changements de pression œsophagienne (Pes) et les MM.

Des patients suspects de SAHS ont réalisé une polysomnographie avec étude simultanée de l’activité mandibulaire. L’abaissement mandibulaire (la différence entre la position mandibulaire à la fin de l’expiration – MposTe – et à la fin de l’inspiration – MposTi ; Mpos=MposTe–MposTi) a été calculée et comparée à la différence entre la Pes en fin d’expiration (PesTe) et celle en fin d’inspiration (PesTi) (delta Pes=PesTe–PesTi) pour corréler Mpos avec delta Pes durant chaque cycle respiratoire.

Les signaux issus de 5 patients (H/F : 4/1 ; âge : 55,6±7 ; IMC : 37,6±5kg/m² ; IAH : 71,2±33/h) ont fait l’objet de cette analyse partielle (64 ER ; 546 cycles survenant durant l’ER obstructif). L’analyse par régression linéaire a montré une forte corrélation entre delta Pes (37,8±26,2cmH₂O) et Mpos (Mpos moyen : 2,1±2,3mm). La variance de Mpos expliquée par delta Pes est de 41 % (r : 0,64 ; p<0,0001).

Il y a une corrélation entre delta Pes et Mpos, ce qui ouvre la perspective de l’étude du MM (par une méthode non invasive) dans l’appréciation de l’effort respiratoire dans le contexte des troubles respiratoires du sommeil.