Les démences frontotemporales (DFT) comportent des caractéristiques cliniques parfois trompeuses qui en font un diagnostic différentiel fréquent en psychiatrie.

Notre étude a pour objectifs de déterminer le profil épidémiologique, clinique et neuropsychologique de la population atteinte d’une DFT dans une population tunisienne.

Il s’agit d’une étude prospective menée au service de neurologie au CHU de Monastir recrutant les patients ayant consulté pour une plainte mnésique durant une période de 11ans.

Le diagnostic de démence frontotemporale (DFT) était retenu chez 11 patients : une aphasie progressive primaire (APP) chez 3 et de la variante comportementale de la DFT chez 8. Pour vc-DFT, le signe de début était des troubles de comportement et de conduite sociale d’installation insidieuse chez 7 patients. Pour les patients ayant une APP, ils ont commencé par un trouble de l’expression. Le profil neuropsychologique et l’imagerie ont permis de confirmer le diagnostic.

Les troubles du comportement sont au premier plan par rapport aux troubles cognitifs. Il existe deux formes principales de DFT : la forme apathique ou pseudo-dépressive en rapport avec une atteinte frontale dorsolatérale (3/4) et la forme désinhibée ou pseudo-psychopathique en rapport avec une atteinte orbito-médiale (1/4). L’examen neuropsychologique est capital de même que l’imagerie morphologique et fonctionnelle.

L’apparition progressive d’un changement de personnalité doit conduire à un examen et à une imagerie cérébrale pour une prise en charge précoce.