L’intoxication à l’insuline, volontaire ou accidentelle, est rare mais peut avoir un pronostic neurologique très sévère. Nous rapportons un cas avec des lésions extensives à l’imagerie cérébrale.

Un homme de 26ans sans antécédent notable fit une tentative d’autolyse par injection intraveineuse de 1400 unités d’insuline et 100mg de midazolam. L’heure d’autolyse n’était pas connue. Il fut retrouvé dans le coma, Glasgow 4 (E1V1M2). La glycémie capillaire initiale était imprenable. Le patient a été intubé devant la persistance du coma malgré la correction de l’hypoglycémie. Le scanner cérébral initial retrouvait des anomalies de densité des noyaux gris centraux, une hypodensité des noyaux caudés et lenticulaires associées à un collapsus partiel du système ventriculaire et des sillons corticaux. À l’arrêt des sédations, le patient était Glasgow 5 (E1V1M3). Les divers électroencéphalogrammes retrouvaient un tracé extrêmement ralenti sans crise convulsive. Une imagerie par résonance magnétique cérébrale (IRMc) objectivait des lésions extensives touchant les hippocampes, les noyaux gris et des régions très étendues du cortex de façon bilatérale. Il a été décidé d’une limitation des thérapeutiques actives devant un état pauci-relationnel persistant.

L’hypoglycémie sévère est une cause connue de séquelles neurologiques mais ses facteurs pronostiques restent mal connus. L’IRMc permet de retrouver des lésions précoces touchant préférentiellement le cortex cérébral, les noyaux caudés, les putamens et les hippocampes. Une nécrose des couches superficielles du cortex et du gyrus denté de l’hippocampe est parfois observée. Le cervelet et le tronc cérébral sont épargnés.

L’intoxication à l’insuline est rare mais grave, l’IRMc retrouve des signes précoces touchant préférentiellement le cortex, les hippocampes et les noyaux gris centraux.