Encéphalite à EBV chez un patient porteur d’une infection VIH avancée, d’évolution favorable sous gancyclovir - 18/03/16
Résumé |
Introduction |
Le virus Epstein-Barr (EBV) est une infection fréquente, généralement bénigne, pouvant s’avérer gravissime en cas d’immunodépression. Nous rapportons le cas d’une encéphalite à EBV chez un patient infecté par le virus d’immunodéficience Humaine (VIH).
Observation |
Un homme de 54ans est adressé devant l’apparition progressive de troubles de la marche, puis une dégradation cognitive rapide responsable d’une grabatisation. Ses antécédents comprennent une infection par VIH depuis 1986, une choriorétinite pigmentaire, un trouble anxio-dépressif sous neuroleptiques. À son arrivée, le patient est apyrétique et sa vigilance fluctuante. Il ne répond pas aux ordres. On note un syndrome pyramidal et akinéto-rigide des 4 membres. L’IRM cérébrale est normale en dehors d’une atrophie diffuse. La spectroscopie montre une augmentation du pic de lactates et du rapport choline/NAA, signe d’une encéphalite évolutive. La cytologie du LCR est normale. La charge virale VIH est négative, dans le sang et le LCR. Le taux de CD4 était à 198/mm3. La sérologie EBV témoignait d’une infection ancienne, la charge virale EBV est de 37 000 copies dans le sang, 1600 dans le LCR. La recherche d’autres germes s’avère négative. L’évolution est favorable après traitement par gancyclovir pendant 6 semaines. La charge virale EBV diminue à 15 654 copies dans le sang et 137 dans le LCR, en parallèle d’une amélioration clinique spectaculaire.
Discussion |
La pathogénie de l’EBV dans les encéphalites reste discutée : 90 % des patients ont une sérologie positive et l’infection peut persister de façon latente sans conséquence. Ainsi, la détection d’ADN viral ne présage pas de son implication clinique. Ici, l’absence d’autre pathogène, l’excellent contrôle du VIH, la normalité du LCR et l’évolution favorable sous traitement plaident pour l’implication du virus.
Conclusion |
Ce cas montre l’implication potentielle de l’EBV dans les encéphalites de patients immunodéprimés. La bonne évolution rapportée incite à évoquer le diagnostic et discuter un traitement antirétroviral, en l’absence d’autre pathogène retrouvé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Encéphalite, EBV, Immunodépression
Plan
Vol 172 - N° S1
P. A133 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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