Déclenchement non conscient de manifestations émotionnelles - 18/03/16
Résumé |
Certaines constatations cliniques ne s’expliquent que si on accepte l’idée que ce que nous rapportons au médecin en faisant appel à la « remémoration explicite » fait appel à un mode de fonctionnement cérébral actuellement sous les projecteurs des « Sciences Cognitives » qui masque un autre mode de fonctionnement cérébral, qui reste inaccessible à la conscience et est partagé avec les autres animaux. Ce fonctionnement d’arrière plan se manifeste par des activités « involontaires » et par des manifestations émotionnelles, telles que peurs, dégoûts et réactions neurovégétatives. Bien des stimuli ne deviennent pas des perceptions conscientes mais n’en sont pas moins prises en compte par le cerveau. On trouve maints exemples surtout dans le domaine olfactif, non seulement les fameuses madeleines de Proust mais encore l’induction de frayeur en présence d’une personne mal à l’aise ainsi que cela a été démontré en psychologie expérimentale. Pour documenter l’idée d’un fonctionnement du cerveau non accessible à la conscience, nous évoquerons la cécité corticale (« blindsight »), le stress post-traumatique (PTSD), les dégoûts induits par les chimiothérapies,
Plutôt que d’adresser à un psychiatre un patient qui rapporte une souffrance assortie de réactions émotionnelles dont la cause n’est pas évidente, je propose que l’on s’interroge sur le déterminisme de cette souffrance en donnant sa juste place aux propriétés d’apprentissages associatifs non conscients. Le psychiatre n’est d’aucun secours (si ce n’est de nous débarrasser du problème) car il s’adresse à la dimension consciente, voire à une dimension inconsciente du patient qui n’a rien à voir avec ce dont il a été question ci-dessus. Nous devrions mieux être attentif aux plaintes de personnes qui décrivent une souffrance liée à leur environnement, désemparées par le fait qu’elles subissent une situation par essence incompréhensible. Cette présentation est destinée à fournir une piste de réflexion sur la physiopathologie du syndrome d’hypersensibilité chimique multiple (« multiple chemical sensibility », MCS). En fonction de ce qui est énoncé ci-dessus trois questions se posent : (1) qu’est ce qui déclenche le malaise, (2) quel est le mécanisme qui en fait un facteur déclenchant (sensibilisation ? Phénomènes associatifs ?), (3) comment peut on y remédier ?
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Vol 172 - N° S1
P. A151-A152 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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