À notre connaissance, peu d’études ont examiné le rôle possible des polluants atmosphériques sur la survenue des poussées de sclérose en plaques (SEP).

Étudier l’association entre l’exposition aux particules fines PM10 et le déclenchement de poussées de SEP dans la communauté urbaine de Strasbourg (France) entre 2000 et 2009.

Les poussées ont été authentifiées par un neurologue et les données PM10 étaient disponibles à une échelle géographique fine. Les décalages temporels de 0 à 30jours entre l’exposition aux PM10 et la poussée ont été testés. Deux approches statistiques ont été utilisées : régression logistique conditionnelle sur un design cas-croisé (3jours témoins dans le même mois pour 1 jour de poussée) et modèle linéaire généralisé (tous les jours disponibles utilisés).

Au total, 254 patients (sex-ratio F:M 2,9 ; âge au moyen au début de la SEP 29,8±8,9ans) totalisant 1153 poussées ont été inclus (taux annualisé de poussées 0,78). Avec les 2 approches, la moyenne des concentrations des PM10 de 0 à 3jours avant s’est révélée être significativement associée à la survenue de poussée, respectivement 1,35 [1,07–1,70] et 1,41 [1,18–1,69].

Cette étude repose sur des données robustes et des méthodes d’analyse appropriées. Les analyses étaient ajustées sur la température, la pression atmosphérique, l’humidité, la saison et les vacances scolaires, paramètres qui peuvent influencer le niveau de PM10 et peut-être le risque de poussée. Des données relatives aux patients (tabac, activités extérieures…) prochainement disponibles permettront d’affiner les analyses.

Les résultats préliminaires montrent un risque significativement accru de poussées de SEP avec l’augmentation du niveau de particules fines PM10 du lieu de résidence.