La sclérose en plaques bénigne (SEPb) est définie habituellement par un score EDSS≤3 et une durée d’évolution≥15ans. Aucun critère cognitif n’y est associé.

L’objectif de cette étude est d’explorer la présence de troubles cognitifs dans la SEP dite bénigne et le profil de ces difficultés afin de mieux les identifier.

Les performances cognitives à une batterie de tests neuropsychologiques (attention, mémoire de travail, mémoire épisodique, fonctions exécutives, vitesse de traitement de l’information [VTI]) de 20 participants présentant une SEP bénigne ont été comparées à celles de 20 participants présentant une SEP secondairement progressive (SP) et 40 participants témoins appariés en âge, sexe et niveau d’études. La fatigue et la symptomatologie anxio-dépressive ont été contrôlées.

Parmi les patients atteints d’une SEPb, 7 d’entre eux présentent des déficits cognitifs au seuil d’au moins 2 épreuves neuropsychologiques ayant un score<−1,65 écarts-type de la norme. Sur l’ensemble des épreuves cognitives, la seule différence significative observée entre les patients présentant une SEPb avec un déficit cognitif comparativement aux patients avec une SEPb sans troubles cognitifs et aux participants témoins concerne l’épreuve de rappel libre immédiat (mémoire épisodique verbale) et la VTI.

Le 1^er rappel libre immédiat dans une épreuve de mémoire épisodique verbale et la mesure de la VTI sont les deux seules épreuves sensibles à un dysfonctionnement cognitif dans notre échantillon de patients présentant une SEPb. Toutefois, au niveau individuel, un ralentissement de la VTI est observé chez la majorité des patients avec une SEPb sans troubles cognitifs.

Ainsi, l’ajout d’une mesure de l’apprentissage verbal dans la SEPb semble pertinent et permettrait de prendre en compte l’existence d’un handicap invisible afin d’optimiser la prise en charge du patient.