Dissection multiple des artères cervicales compliquée d’un accident vasculaire cérébral ischémique au décours immédiat d’un premier cycle d’alemtuzumab chez une patiente de 40 ans : cause ou coïncidence ? - 18/03/16
Résumé |
Introduction |
L’alemtuzumab, anticorps monoclonal anti-CD52, est indiqué dans le traitement des scléroses en plaques (SEP) rémittentes actives. Aucun évènement indésirable vasculaire en lien avec ce traitement n’a été rapporté à ce jour.
Observation |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 40ans porteuse d’une SEP rémittente depuis 1999, sans antécédent personnel (à noter une taille de 1,85m) ou familial, en dehors d’une hypotension artérielle et d’une tendance à la bradycardie lors des bolus de corticoïdes. Les traitements de fond ont comporté successivement interféron β1b, mycophénolate mofétil puis natalizumab, interrompu du fait du risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive. Malgré un relais par diméthylfumarate, la patiente a présenté une reprise d’activité inflammatoire clinique et radiologique sévère, faisant poser l’indication d’alemtuzumab. Le premier cycle (12mg/j×5jours) a été réalisé en avril 2015 avec une bonne tolérance. Trois jours après, la patiente s’est plainte d’une baisse douloureuse de l’acuité visuelle de l’œil gauche évocatrice d’une névrite optique rétrobulbaire, associée à une dysmétrie du membre supérieur droit. Le lendemain, elle a présenté brutalement une hémiplégie droite avec aphasie. L’IRM encéphalique a mis en évidence un accident vasculaire cérébral (AVC) sylvien gauche et la dissection des artères carotides et de l’artère vertébrale droite. La patiente n’a pas été thrombolisée du fait de signes constitués d’AVC à l’IRM.
Discussion |
La chronologie de cet AVC par rapport au cycle d’alemtuzumab fait discuter de l’imputabilité au traitement. Il n’a pas été retrouvé de traumatisme récent chez la patiente. La réanalyse des IRM antérieures n’a pas mis en évidence d’aspect pathologique des artères. La physiopathologie de cet AVC pourrait être en lien avec la réaction inflammatoire générale importante liée au relargage cytokinique.
Conclusion |
Il s’agit du premier cas de dissection multiple des artères cervicales compliqué d’un AVC ischémique, survenant dans les suites immédiates d’un cycle d’alemtuzumab. L’imputabilité au traitement est discutée.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Sclérose en plaques, Dissection artérielle, Alemtuzumab
Plan
Vol 172 - N° S1
P. A91 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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