La prévalence des allergies et de la sensibilisation alimentaire évolue avec l’âge et varie d’une région à une autre. Le but de cette étude était de déterminer la prévalence de la sensibilisation aux principaux allergènes alimentaires et rechercher les déterminants de sensibilisation chez les enfants et adolescents à Yaoundé.

Cette étude transversale a été réalisée sur une période de cinq mois (décembre 2013 à avril 2014) incluant les enfants de 5–9ans et les adolescents de 10–19ans sélectionnés par échantillonnage stratifié aléatoire à 3 degrés dans la communauté pour les enfants et dans les lycées et collèges pour les adolescents. La sensibilisation aux allergènes alimentaires courants (lait de vache, blanc d’œuf, jaune d’œuf, soja, crevettes, arachide, maquereau) a été recherchée par prick-test.

Deux cent quatorze enfants âgés de 5–9ans (53,3 % de sexe féminin), âge médian : 8ans et 448 adolescents (55,1 % de sexe féminin, âge médian : 14ans) ont été inclus dans cette étude. La prévalence (IC à 95 %) de la sensibilisation globale aux trophallergènes courants testés était respectivement de 22,4 % (16,8–28 %) et 27 % (21,1–32,9 %) chez les enfants et les adolescents. La sensibilisation la plus fréquemment retrouvée chez les enfants était celle liée à la crevette (8,4 %), au soja (6,1 %). Chez les adolescents, les trophallergènes les plus sensibilisants étaient le blanc d’œuf (7,8 %), la crevette (7,1 %). Les réactions cliniques potentiellement en rapport avec une allergie alimentaire étaient retrouvées chez 4,2 % des enfants et 19 % des adolescents sensibilisés. Le seul déterminant indépendant de la sensibilisation aux trophallergènes chez les enfants était l’existence des sifflements dans la poitrine au cours des 12 derniers mois [OR (IC à 95 %) : 7,40 (1,31–41,78)]. Chez les adolescents, le seul déterminant indépendant de la sensibilisation aux trophallergènes était les ménages avec moins de 3 personnes par chambre [2,43 (1,11–5,31)].

La sensibilisation aux aliments courants touche respectivement un cinquième et un quart d’enfants et d’adolescents à Yaoundé. L’habitat moins peuplé est associé à une sensibilisation alimentaire chez les adolescents.