Intérêt de la répétition des tests pour le diagnostic des hypersensibilités immédiates allergiques (HSIA) au médicament - 06/04/16
Résumé |
Introduction |
Le groupe ENDA conseille de retester les patients ayant présenté une réaction d’hypersensibilité immédiate au médicament et un bilan allergologique initial négatif, incluant un test de provocation, ceci étant mis en rapport avec une perte de sensibilisation. Notre objectif était d’évaluer le délai d’apparition de ce phénomène afin de ne pas méconnaitre d’authentiques HSIA médicamenteuses.
Méthodes |
Nous avons analysé des patients, ayant présenté une réaction d’hypersensibilité immédiate à un médicament. Leur réaction datait au moins de 3 mois et le bilan allergologique initial était négatif (prick et IDR) avec un rappel médicamenteux (challenge à 1/10e de la dose thérapeutique) bien toléré. Les tests cutanés étaient systématiquement répétés entre 3 et 12 semaines après et étaient positifs (prick ou IDR).
Résultats |
Neuf patients ont été inclus de 2013 à 2015. Le délai écoulé entre les accidents et la réalisation des premières explorations allergologiques était en moyenne de 3,9ans (5 mois à 11ans). Les accidents étaient majoritairement sévères dans 56 % des cas (>grade 2 selon Ring et Messmer). Lors de la seconde série de tests, le prick-test (6/9) ou les IDR (3/9) au médicament étaient positifs permettant de diagnostiquer une HSIA. Les médicaments responsables étaient l’amoxicilline (n=6), la pristinamycine (n=1), l’iomeprol (n=1) et la carboplatine (n=1).
Discussion |
La perte de sensibilité ou la négativation des tests cutanés est rapportée dans l’histoire naturelle des HSIA aux pénicillines. Ce phénomène concerne également d’autres molécules. Des tests répétés, considérés comme un « booster », semblent aider pour la mise en évidence d’IgE spécifiques du médicament, par resensibilisation. Une sensibilisation active lors de la premiere série de tests ne peut néanmoins pas être éliminée.
Conclusion |
Cette série montre l’importance de répéter les tests allergologiques surtout lorsque que les accidents datent de plus de 5 mois. Les perspectives de ce travail sont de réaliser une étude prospective pour confirmer ces données et déterminer la fréquence de ce phénomène de resensibilisation au sein d’une cohorte française.
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Vol 56 - N° 3
P. 305 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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