L’amantadine initialement utilisée comme antiviral, a connu un regain d’intérêt pour le traitement de la fatigue chez les personnes atteintes de sclérose en plaque. Les effets indésirables de l’amantadine touchent essentiellement le système nerveux central (dépression, irritabilité, insomnie…). Les manifestations cutanées avec l’amantadine sont exceptionnelles. Nous rapportons le cas d’un patient ayant présenté une urticaire imputée à l’amatadine, pour laquelle il a eu une désensibilisation.

Il s’agit de M. HBA âgé de 33 ans sans antécédents pathologiques ou allergiques notables. Au mois d’août 2015, il a développé une fatigue pour laquelle il a été exploré. L’imagerie par résonnance magnétique n’a pas été concluante, mais suggestive d’une sclérose en plaques. Le 29 septembre 2015, le patient a débuté un traitement par amantadine à raison de 100 mg×2 par jour. Une demi-heure après la première prise du premier comprimé, le patient a développé une urticaire localisée au thorax. Cette urticaire a disparu spontanément au bout de 24 heures environ. Le lendemain, quelques minutes après une nouvelle prise d’amantadine, le patient présente à nouveau une urticaire. Le 8 octobre 2015, le patient a eu une désensibilisation à l’amantadine. Cette désensibilisation a duré 7 jours avec des doses progressives allant de 1 mg le premier jour à 100 le 7^e jour (Tableau 1). Le patient a continué à prendre l’amantadine à raison de 100 mg×2 par jour sans récidive de l’urticaire pendant 2 semaines. Toutefois, il a arrêté le traitement pour inefficacité.

Le rôle de l’amantadine dans l’apparition de l’urticaire a été considéré comme plausible devant le délai suggestif de 30 minutes après la prise médicamenteuse, l’évolution spontanément favorable au bout d’une dizaine d’heures et surtout la réintroduction positive après 24 heures de la disparition complète. Dans la littérature, il n’a pas été rapporté d’urticaire avec l’amantadine. Il s’agit du premier cas de désensibilisation à l’amantadine.