L’altération de la barrière intestinale est considérée comme un facteur étiologique important déclenchant diverses maladies. Cependant, il n’y a pas de preuve directe que le dysfonctionnement de la barrière intestinale, soit un facteur principal d’initiation de la sensibilisation allergique aux protéines alimentaires. L’objectif de ce travail est d’étudier le profil de sensibilisation aux protéines de l’œuf de poule dans un modèle murin d’inflammation intestinale induit par du Dextran sodium sulfate (DSS).

Des souris femelles Balb/c agées en moyenne de 6 semaines sont réparties en 3 groupes. Deux groupes sont sensibilisés par intubation gastrique aux protéines de blanc d’œuf pendant 28 jours et reçoivent ou non du DSS à 4 % durant les 4 premiers jours de l’expérimentation. Le troisième groupe constitue les souris naïves témoins. Au terme de l’expérimentation, les animaux sont sacrifiés et le sang est prélevé. Les anticorps sériques de type IgG et IgE anti-ovalbumine et anti-ovomucoïde sont dosés par la méthode immuno-enzymatique ELISA. L’intégrité de l’épithélium intestinal est étudié ex-vivo en chambre de Ussing par mesure de la conductance G (index de l’intégrité épithéliale) des fragments jéjunaux de souris sensibilisées aux protéines de blanc d’œuf.

Les résultats obtenus montrent une production significative des anticorps sériques de type IgG anti-ovalbumine et anti-ovomucoïde avec une réponse IgE postive. En revanche, le titre en anticorps est plus important dans le modèle d’inflammation intestinale. En chambre de Ussing, la conductance G est fortement stimulée dans le modèle d’inflammation intestinale.

Ces résultats préliminaires montrent que l’inflammation intestinale augmente le pouvoir sensibilisant des protéines de l’œuf probablement en augmentant leur absorption intestinale sous forme intacte.