Pourquoi l’adrénaline est peu utilisée dans l’anaphylaxie chez l’enfant ? - 06/04/16
Résumé |
Introduction |
L’anaphylaxie est encore sous diagnostiquée et sous traitée malgré les recommandations européennes, récemment actualisées. Les déterminants de la non-utilisation de l’adrénaline lors d’une anaphylaxie ne sont pas clairement identifiés. L’objectif de notre étude était de rechercher des facteurs influençant la prise en charge de l’anaphylaxie.
Méthodes |
Un questionnaire comportant 2 parties : (1) scénario d’un enfant victime d’une anaphylaxie à l’arachide, (2) questions fermées portant sur les facteurs influençant l’utilisation d’adrénaline) était soumis à des médecins lors de réunions. Le référentiel était les recommandations de l’EAACI de 2014 et le questionnaire était validé par le groupe Anaphylaxie de la SFA.
Résultats |
Trois cents dix-huit questionnaires étaient analysés (généralistes, pédiatres, allergologues, médecins scolaires et de PMI, internes). Dans la 1re, 70 % des médecins identifiaient la situation d’anaphylaxie, 31 % traitaient la réaction par adrénaline par voie intramusculaire, 50 % demandaient un transfert médicalisé, 78 % prescrivaient un stylo d’adrénaline auto-injectable à domicile et 87 % recommandaient un bilan allergologique à distance. Au total, 19 % des médecins répondaient de façon correcte à ces 5 items mais il existait une influence de la spécialité exercée, du mode d’exercice et de la formation sur le taux de réponses correctes : le taux de réponse était meilleur chez les pédiatres (versus les autres spécialités), chez les hospitaliers (versus les libéraux) et pour ceux ayant reçu une formation sur ce thème (p<0,05 pour chacun de ces items). Dans la 2e partie, face à une situation d’anaphylaxie requérant l’adrénaline, 59 % des médecins accepteraient de réaliser eux-mêmes l’injection mais 22 % préféreraient attendre l’accord d’un médecin urgentiste et 18 % n’injecteraient l’adrénaline qu’en cas de défaillance cardiorespiratoire sévère ; 5 % refuseraient même d’injecter l’adrénaline eux-mêmes.
Conclusion |
La situation d’anaphylaxie est insuffisamment reconnue par les médecins. La spécialité, le mode d’exercice et la formation en allergologie influencent l’attitude face à la réaction allergique. Il persiste des réticences à utiliser l’adrénaline par voie intramusculaire.
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Vol 56 - N° 3
P. 336 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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