Le palladium (Pd), métal d’usage croissant en dentisterie et en chirurgie, est à l’origine de réactions d’hypersensibilité, surtout retardée. Souvent témoin d’une réactivité croisée avec le Nickel (Ni), la sensibilisation au Pd est volontiers considérée comme pertinente lorsqu’elle est isolée.

Nous rapportons le cas d’un patient de 52ans ayant présenté des lésions eczématiformes abdominales la semaine suivant une cholecystectomie par voie cœlioscopique, évocatrices d’un eczéma de contact au niveau des cicatrices des abords percutanés, fermées par agrafes chirurgicales. Leur retrait a permis une résolution progressive des lésions, mais une nouvelle poussée d’aspect et topographie identiques est survenue trois semaines après.

L’enquête étiologique a comporté des tests épicutanés aux allergènes de la batterie standard européenne et de la batterie métaux. Le test au sel de Pd est revenu positif fort en lecture à 48heures (++) et 96heures (++). Le reste des patch tests dont Ni, Chrome et Cobalt est demeuré négatif. La composition du matériel chirurgical a été récupérée, retrouvant du Pd dans les alliages des agrafes et trocarts de coelioscopie.

Le diagnostic d’hypersensibilité retardée au Pd a été retenu. La seconde poussée pourrait s’expliquer par une persistance de particules de Pd sur le site opératoire, responsable de production secondaire de sels de Pd par corrosion. On pourrait aussi discuter un effet flare-up après contact systémique passé inaperçu ou une réaction granulomateuse allergique de contact.

Le palladium peut être responsable de réactions d’hypersensibilité retardée au matériel chirurgical. Un eczéma de contact au site opératoire ou à proximité devrait faire évoquer son implication éventuelle, y compris en cas de survenue à distance de l’intervention ou après ablation du matériel.