Étude pilote préliminaire de l’acétate de cyprotérone dans les comportements agressifs associés aux démences sévères - 01/03/08
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Introduction. Les troubles du comportement des patients ayant une maladie d’Alzheimer ou une affection apparentée sont la principale cause d’épuisement de leur environnement et conduisent fréquemment à la décision d’institutionnalisation en unité de soins de longue durée. Ces troubles comportementaux sont plus fréquents chez l’homme que chez la femme. Or, avec l’augmentation de l’espérance de vie des hommes, le nombre d’hommes ayant une démence de type Alzheimer ou apparentée va s’accroître de façon exponentielle. Patients et méthodes. L’acétate de cyprotérone, progestatif anti-androgène, fut proposé dans un contexte d’impasse thérapeutique à 19 patients déments ayant des troubles comportementaux importants ou majeurs, maintenus le plus souvent en unité de soins de longue durée gériatrique. L’évaluation clinique et comportementale reposait sur l’échelle d’indépendance fonctionnelle et sur l’échelle d’évaluation des troubles comportementaux en institution de Cohen-Mansfield, avant traitement et après stabilisation sous traitement. Sept patients étaient atteints d’une maladie d’Alzheimer, sept d’une démence vasculaire, deux d’une dégénérescence fronto-temporale, deux d’une maladie d’Huntington et un d’une maladie à corps de Lewy probable. Quinze patients avaient des troubles comportementaux de type agressif ou impulsif et quatre patients des comportements moteurs aberrants prédominants associés à une agressivité modérée. Résultats. L’acétate de cyprotérone, à la dose moyenne de 92,5 mg/j (50 à 100 mg/j) améliora de façon très significative le comportement agressif et/ou impulsif des patients ayant une maladie d’Alzheimer ou une démence vasculaire. Il n’eut aucun effet sur les comportements moteurs aberrants. L’efficacité sur l’agressivité et l’impulsivité s’est maintenue durant la phase de traitement et l’agressivité réapparut à l’arrêt du traitement, plus rapidement chez les patients ayant une démence vasculaire. Conclusion. L’acétate de cyprotérone est donc une alternative intéressante aux psychotropes sédatifs chez le dément agressif. Cependant, avant d’y avoir recours, il est indispensable de mener une analyse clinique fine du trouble comportemental. Les résultats de cette étude préliminaire justifient la réalisation d’une étude avec tirage au sort en double insu, afin de confirmer l’intérêt de ce traitement. Le mode d’action central de l’acétate de cyprotérone reste à préciser : effets cumulés du blocage de la synthèse des androgènes et des récepteurs centraux aux androgènes, effet sédatif de type progestatif, possible fixation sur les récepteurs aux opioïdes.
Preliminary PILOTE Study of cyproterone acetate for the treatment of aggressive behavior associated with severe dementia. |
Introduction. Behavioral symptoms are common in dementia, and seem to be more frequent in men than in women. Agitation is frequently responsible for caregiver burn-out and leads to institutionalization. The dramatic increase in the prevalence of Alzheimer’s disease and related disorders requires better management of behavior symptoms. Although environmental adaptation has been proposed recently, for many years, psychoactive medications and physical restraints were the primary approach. However, in severely demented patients, both pharmacologic and non-pharmacologic treatments are inoperative. In this situation, alternative pharmacologic approach should be tested. Cyproterone acetate, an antiandrogen and progestative steroid has never been proposed to prevent aggressive behavior in dementia, but its favorable effect is well described in rat and monkey aggressivity. Patients and methods. Cyproterone acetate was proposed for 19 demented patients who developed severe aggressive behaviors or an agitation unresponsive to psychoactive drugs (even in association) or to environmental adaptation. Clinical and behavioral analysis was carried out using the Cohen-Mansfield agitation inventory associated with an assessment of dependency in daily life activities, before and during treatment with cyproterone acetate. The behavioral status was stable, with permanent or repetitive agitation. Seven patients had vascular dementia, 7 had Alzheimer’s disease, 2 had fronto-temporal degeneration, 2 had Huntington’s disease and 1 a probable diffuse Lewy bodies disease. Fifteen patients had prominent aggressive behavior and 4 had predominant aberrant motor behavior with aggressive behavior. Results. Cyproterone (50 to 100mg — mean: 92.5mg daily) improved significantly aggressive and impulsive behavior related to Alzheimer’s disease or vascular dementia but had no effect on aberrant motor behavior. When cyproterone was stopped, aggressive behaviors reappeared more rapidly in vascular dementia. Conclusion. Cyproterone acetate is then an interesting choice when aggressive behavior is not improved with psychotropic drugs. A detailed clinical analysis is required to avoid the use of cyproterone in non-aggressive and non-impulsive patients. The results of this preliminary study suggest a randomized double-blind study should be carried out in the near future. The behavior improvement could be related to the blockage of androgen receptors, and simultaneously to the sedative effect of progestative drugs.
Mots clés : Anti-androgène , Agressivité , Démence vasculaire , Maladie d’Alzheimer
Keywords:
Aggressive behavior
,
Antiandrogen
,
Cyproterone
,
Alzheimer’s disease
,
Vascular dementia
Plan
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Vol 161 - N° 11
P. 1071-1078 - novembre 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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