Durant ces dernières années, les avancées techniques en neuroimagerie ont connu un essor considérable, contribuant à d’importants progrès dans l’analyse du parenchyme cérébral ischémique. Auparavant limitée à une approche morphologique du parenchyme cérébral avec les séquences conventionnelles, l’IRM permet désormais, grâce à l’imagerie de diffusion et de perfusion, une approche fonctionnelle accessible en pratique clinique quotidienne, la spectroscopie et l’imagerie en tenseur de diffusion demeurant pour le moment du domaine de la recherche clinique. Au cours de l’ischémie précoce, l’imagerie de diffusion, sensible aux variations des mouvements des molécules d’eau, permet de détecter très rapidement la présence d’un œdème cytotoxique traduisant la souffrance cellulaire ; couplée à l’imagerie de perfusion, qui évalue les modifications de la microcirculation cérébrale, elle permet d’identifier la zone de pénombre ischémique. Malgré la supériorité de l’IRM, le scanner connaît aujourd’hui un regain d’intérêt depuis l’avènement des multidétecteurs, en permettant une analyse multimodale du parenchyme, des vaisseaux et de la perfusion cérébrale (scanner X sans injection, angio-scanner et scanner de perfusion). Dans cet article, nous proposons de décrire l’évolution chronologique de la sémiologie, en scanner et en IRM, de l’infarctus cérébral au cours de ses différents stades.

Over the last years, technical advances in neuroimaging have allowed drastic improvements in the assessment of acute ischemic cerebral events. Beyond conventional morphological analysis, diffusion-weighted and perfusion-weighted MRI now enable routine functional assessment of brain tissue; spectroscopy and diffusion tensor imaging still remains in the domain of clinical research. During acute ischemia events, diffusion-weighted MRI can detect the movements of water molecules and cytotoxic edema related to cell injury enabling rapid diagnosis and early assessment of cerebral ischemia. In conjunction with perfusion imaging, which detects hypoperfusion areas, diffusion-weighted MRI provides a means to identify areas of penumbra ischemia. More recent multislice computed tomographic (CT) scans with multimodal analysis are also very competitive for assessment of cerebral ischemia (non-enhanced CT, CT angiography and perfusion CT). The purpose of this paper is to describe the CT and MRI patterns during the different stages of cerebral infarcts.