Les cheveux stupéfiants d’une fillette - 12/05/16
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Résumé |
Objectif |
Rapporter le cas d’une enfant de 3ans dont les cheveux ont été analysés suite au décès de son petit frère, les selles de ce dernier contenant du cannabis. La mère reconnaissant une consommation chronique de cette drogue, l’officier de police judiciaire nous a demandé de rechercher l’éventuelle présence de produit stupéfiant (cannabis, cocaïne, opiacés, amphétamines) sur toute la longueur de cheveux de la fillette.
Méthode |
Trois mèches de cheveux bruns d’une longueur de trente centimètres ont été prélevées en vertex postérieur. La totalité des deux mèches servant aux investigations est analysée en réalisant 9 segments de 3cm côté proximal, et un dernier segment correspondant à la pointe. Après décontamination, segmentation et broyage des cheveux, deux extractions liquide-liquide spécifiques sont réalisées, l’une pour la recherche de cannabinoïdes, l’autre pour la recherche des opiacés, des cocaïniques et des amphétaminiques. Les extraits sont analysés en CG-SM/SM (cannabinoïdes, amphétaminiques) ou en CL-SM/SM (opiacés, cocaïniques).
Résultats |
Si aucune substance opiacée ou amphétaminique n’est mise en évidence, il est détecté dans tous les segments analysés du THC (85–300pg/mg), du cannabinol, du cannabidiol (91–472pg/mg), du 11-OH-THC (0,2–0,6pg/mg), de la cocaïne (1,8–19,8ng/mg), de la benzoylecgonine (0,3–5,7ng/mg) et de l’ecgonine méthylester (0,1–0,8ng/mg). Du THC-COOH est également présent dans les 6 premiers segments (0,4–1,7pg/mg). Chez une enfant de cet âge, nous n’attendions pas de telles concentrations. En effet, dans les affaires de cheveux reçues entre 2013 et 2015 au laboratoire, le THC était mesuré entre 1 et 800pg/mg, et la cocaïne entre 0,1 et 46ng/mg chez des adultes. Les valeurs les plus hautes étaient obtenues chez un sujet déclarant consommer quotidiennement plus de 10 joints de cannabis et environ 1g de cocaïne. Sans tenir compte de ces valeurs extrêmes, les concentrations en THC dans les cheveux sont généralement inférieures à 100pg/mg, et une concentration de 19ng/mg de cocaïne correspondrait à une consommation 2 à 4 fois par semaine [1 ]. Ainsi, les concentrations en stupéfiants obtenues dans les cheveux de la fillette concorderaient avec des consommations très régulières !
Conclusion |
Ce cas est en accord avec plusieurs articles rapportant des concentrations de stupéfiants dans des cheveux d’enfants dont les parents sont consommateurs [3 , 2 ]. Les valeurs atteintes peuvent être très élevées. Cependant, l’interprétation des concentrations dans les cheveux de jeunes enfants est très délicate : la porosité des cheveux, les contacts répétés avec la mère et l’environnement potentiellement pollué ont probablement provoqué une incorporation des stupéfiants par voie externe. Toutefois, une consommation passive et/ou une consommation occasionnelle réelle, qu’elles soient volontaires ou accidentelle, ne peuvent être exclues.
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Vol 28 - N° 2S
P. S19-S20 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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