La dermoscopie du pemphigus végétant est rarement décrite. Nous en rapportons deux cas.

Deux patientes âgées de 37 ans et de 26 ans nous ont consulté pour l’apparition de plaques végétantes siégeant au niveau de la cicatrice de césarienne, des plis inguinaux et du pli périanal chez la première patiente et sur le tronc en dehors des plis chez la deuxième patiente. Une biopsie cutanée a été réalisée montrant une acantholyse suprabasale associée à une acanthose et un épiderme papillomateux et des microabcès intraépidermiques. Le derme était oedémateux avec une élongation des papilles et un infiltrat inflammatoire mixte fait de lymphocytes et de polynu cléaires éosinophiles. L’immunofluorescence directe a montré un dépôt interkératinocytaire d’IgG confirmant ainsi le diagnostic de pemphigus végétant. Une dermoscopie des plaques végétantes a été réalisée chez les deux patientes révélant un patron en pavé avec des plages roses et des vaisseaux en points et glomérulaires répartis régulièrement en surface. Il y ava it des microulcérations avec des croûtes jaunâtres et au sein des plaques il y avait des septa fibreux blanchâtres. Les deux patientes ont été traitées par corticothérapie à la dose de 1,25mg/kg/jour avec un net affaisse ment des plaques végétantes.

Le pemphigus végétant est une forme rare de pemphigus et représente < 5% de tous les pemphigus. Il est caractérisé par des érosions végétantes chroniques et affecte essentiellement les zones intertrigineuses. Dans ces deux observations sur les caractéristiques de la dermoscopie dans le pemphigus végétant, il apparaît que la pré sence de vaisseaux glomérulaires est corrélée à la phase active du pemphigus. Ainsi que la présence de croûtes jaunâtres et de squames blanchâtres est corrélée au type végétant du pemphigus.

Nous rapportons quelques caractéristiques dermosco- piques du pemphigus en attendant de confirmer nos données par des études comprenant un nombre conséquent de malades atteint de pemphigus.