Souffrance psychique liée au travail et caractéristiques du travail chez les salariés vus en consultation de médecine générale en Nord-Pas-de-Calais : étude Héraclès - 02/06/16
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Résumé |
Introduction |
Dans le but de faciliter la prise en charge, en médecine générale, des patients présentant une souffrance psychique liée au travail, l’étude Héraclès a été menée dans la région Nord–Pas-de-Calais (NPdC) dans le cadre d’un partenariat institutionnel inédit. Les objectifs de ce travail étaient notamment d’estimer la prévalence des cas de souffrance psychique liée au travail en population générale et d’étudier les caractéristiques du travail associées à cette souffrance psychique.
Méthode |
s Une étude épidémiologique transversale a été réalisée auprès de la patientèle d’un échantillon de médecins généralistes du NPdC. Chaque médecin volontaire devait inclure de façon aléatoire un maximum de 24 patients majeurs et en activité professionnelle, vu en consultation entre avril et août 2014. Les caractéristiques sociodémographiques et divers facteurs liés au travail, pointés par le rapport Gollac, ont été relevés par un questionnaire complété en face-à-face par le médecin. La souffrance psychique était objectivée par le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI) et était définie comme une réponse positive à l’un des 5 diagnostics suivants : anxiété généralisée, épisode dépressif majeur, risque suicidaire, dépendance alcoolique ou abus d’alcool. Le lien avec le travail était apprécié par le médecin. Les liens entre souffrance psychique liée au travail et caractéristiques du travail ont été analysés par une régression logistique ajustée sur le sexe, l’âge, les antécédents et la catégorie professionnelle et la taille de l’entreprise.
Résultats |
Au total, 121 médecins ont inclus 2027 patients exploitables. La prévalence des troubles psychiques en lien avec le travail chez les actifs occupés de 18–65ans du NPdC a été estimée à 25,6 % IC 95 % [23,7–27,5]. La souffrance psychique liée au travail était significativement plus fréquente chez les patients rapportant devoir penser à trop de chose à la fois (OR=2,18, IC 95 % [1,56–3,06]), ayant des difficultés à concilier vie familiale et personnelle (OR=2,16, IC 95 % [1,56–2,98]), devant cacher leurs émotions (OR=1,97, IC 95 % [1,43–2,74]), ayant peur pendant le travail (OR=1,69, IC 95 % [1,12–2,57]), exposés à des agressions (OR=1,64, IC 95 % [1,18–2,28]) et travaillant avec la peur de perdre leur emploi (OR=1,85, IC 95 % [1,28–2,67]). La souffrance psychique liée au travail était moins fréquente chez les patients déclarant pouvoir employer pleinement leurs compétences (OR=0,65, IC 95 % [0,47–0,90]), estimant que leur travail est reconnu (OR=0,44, IC 95 % [0,30–0,65]), ayant l’aide des collègues (OR=0,65, IC 95 % [0,47–0,90]) ou des supérieurs (OR=0,57, IC 95 % [0,40–0,81]) et se sentant capables de faire le même travail qu’actuellement jusqu’à la retraite (OR=0,61, IC 95 % [0,44–0,83]).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Burnout, Risques psychosociaux, Risques professionnels
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Vol 77 - N° 3
P. 529-530 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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