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Évolution du concept de structure perverse-fétichiste dans le courant lacanien. La théorie et sa clinique - 03/06/16

Doi : 10.1016/j.evopsy.2015.07.001 
Pierre Bonny  : Psychologue clinicien, docteur en psychopathologie, membre associé du laboratoire de psychopathologie, Jean-Claude Maleval : Professeur émérite de psychopathologie, membre du laboratoire de psychopathologie
 EA 4050, laboratoire de psychopathologie, université de Rennes 2, place du Recteur-Paul-Henri, 35000 Rennes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif

L’article retrace la construction et les enjeux cliniques du concept de structure perverse dans le courant lacanien.

Méthode

Les termes de « perversion, structure perverse » et apparentés (« fétichisme ») sont étudiés chez Freud, Lacan, Miller, Sauvagnat, Maleval, Martin-Materra et al. Comme illustration clinique est détaillée la structure fétichiste d’un homosexuel masculin contaminé par le VIH.

Résultats

Dans l’œuvre freudienne, les cas de « fétichisme vrai » sont référés à un mode particulier de défense contre la castration : le démenti. L’élaboration d’une structure perverse articulée autour d’un objet fétiche inconscient apparaît chez Lacan, à partir de l’étude du cas freudien de l’homme au « brillant sur le nez » et de la jeune homosexuelle. L’analyse proposée par Miller et Sauvagnat de l’écrivain André Gide permet d’élucider les principes d’une métaphore paternelle particulière aux sujets fétichistes. Celle-ci n’inclut donc pas les sujets psychotiques se soutenant de suppléances perverses (Maleval). L’ensemble de ces recherches est congruent avec la thèse selon laquelle toute structure perverse suppose un fétiche et ne se réduit pas à une « volonté de jouissance » (Martin-Materra et al.).

Discussion

Deux temps logiques établissent la perversion : d’abord la mise en place du Nom-du-Père, puis la forclusion de la signification phallique. Ceci suppose pour le sujet une séparation d’avec l’Autre, dans lequel le phallus est hors-la-loi (Sauvagnat). Dès lors les sujets concernés présentent d’authentiques pathologies du désir, les amenant à formuler des demandes d’analyse. La question porte dès lors sur la direction de la cure. Le « fétiche dans l’Autre » comporte un fort potentiel autothérapeutique qui limite certains actes déroutants pour le sujet lui-même (Sauvagnat). Cette face de l’objet a pour fonction de créer les conditions d’un don phallique, processus que le transfert réactualise et consolide. L’analyse dans ce cas vise à légiférer l’Autre et donc à favoriser une inscription sociale du sujet.

Conclusion

Il apparaît de l’ensemble de ces recherches que le diagnostic de perversion a fait, dans le courant lacanien, l’objet de constructions ponctuelles mais précises. Le cas clinique démontre tout l’intérêt du traitement analytique pour ces sujets.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Objectives

The article traces back the construction and the clinical challenges of perverse structure in Lacanian thought.

Method

The terms “perversion, perverse structure” and related phenomena (fetishism) have been studied in Freud, Lacan, Miller, Sauvagnat, Maleval, and Martin-Materra et al. A clinical illustration is provided by the description of the structure of a fetishist homosexual men infected with HIV.

Results

In Freud's work, cases of “true fetishism” are linked to a particular mode of defense against castration: denial. Subsequently Lacan studied the elaboration of a perverse structure focused on an unconscious fetish object, using the Freudian case of the “shine on the nose” (Glanz auf der Nase) and the young homosexual girl. The analysis proposed by Miller and Sauvagnat for the writer André Gide helps to understand a particular paternal metaphor specific to fetishist patients. This therefore does not include psychotic patients, who have perverse substitutes (Maleval). All of this research is congruent with the notion that any perverse structure implies a fetish, and cannot be reduced to a desire for pleasure (Martin-Materra et al.).

Discussion

Two logical phases instate this structure: first the establishment of the Name-of-the-Father, and then the foreclosure of the phallic signification. For the subject, this requires separation from the Other, in whom the phallus is outlawed (Sauvagnat). In this event, the subjects concerned present genuine pathologies of desire, leading them request analysis. The discussion therefore relates to the aim of the cure. The “fetish in the Other” includes a strong auto-therapeutic potential which can limit certain acts that are unsettling for the patient himself. This facet of the object serves to create the conditions for a phallic gift, a process that transference updates and strengthens. The analysis in this case aims to regulate the Other and thus to foster social inclusion for the subject.

Conclusion

From all this research it appears that in Lacanian thought the diagnosis of perversion has led on occasion, but in very precise manner, to particular constructions. The clinical case demonstrates the value of analytical treatment for these patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Structure, Perversion, Fétichisme, Démenti, Nom-du-Père, Métaphore, Thérapeutique, Don

Keywords : Structure, Perversion, Fetishism, Denial, Name-of-the-Father, Metaphor, Therapeutic, Gift


Plan


 Toute référence à cet article doit porter mention : Bonny P, Maleval JC. Évolution du concept de structure perverse-fétichiste dans le courant lacanien. La théorie et sa clinique. Evol Psyciatr année; vol. (no): pages (pour la version papier) ou adresse URL et date de consultation (pour la version électronique).


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Vol 81 - N° 3

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