Introduction. L’épilepsie temporale (ET) s’accompagne de troubles attentionnels qu’il est possible d’explorer en électrophysiologie par l’onde P300. La localisation des générateurs de la P300 reste mal connue

Objectifs. Comparer les sources de la P300 entre patients ET et sujets sains et déterminer s’il existe une relation entre la latéralisation du foyer épileptique et les générateurs de l’onde.

Méthodes. 10 patients ET et 10 sujets sains bénéficièrent d’un enregistrement EEG haute résolution (128 voies). Les caractéristiques de la P300 (latence, amplitude) furent mesurées au cours d’un paradigme oddball auditif et visuel. Les générateurs furent localisés sur des IRM individuelles par la méthode LORETA.

Résultats. Nous avons retrouvé une augmentation de la latence et une diminution d’amplitude de la P300 dans l’ET. Par rapport aux sujets sains, les sources temporo-mésiales étaient plus rares chez les patients ET, au profit des sources temporales externes. Cette réduction apparaissait plus nette du côté du foyer épileptique.

Discussion. La réduction des générateurs temporo-mésiaux dans l’ET pourrait refléter une dysfonction corticale locale, secondaire à l’épilepsie et une réorganisation fonctionnelle des structures impliquées dans l’attention comme cela a déjà été montré dans la mémoire épisodique. La latéralisation de ces modifications est en faveur d’une implication directe du foyer épileptique sur la réduction des sources et sur les troubles attentionnels.

Conclusion. Le dysfonctionnement temporo-mésial pourrait être en partie responsable des troubles attentionnels dans l’épilepsie temporale, malgré une réorganisation des réseaux attentionnels chez ces patients.