Développement et validation du diagnostic d’espèce de Malassezia par MALDI-TOF - 16/06/16
Résumé |
Les levures du genre Malassezia sont commensales de la peau humaine. Elles sont impliquées dans des infections dermatologiques comme le pityriasis versicolor ou la dermatite séborrhéique. Elles sont également isolées dans des infections plus profondes comme les fongémies, particulièrement chez certains patients à risque : les nouveaux nés, les porteurs de cathéters de nutrition parentérale. L’épidémiologie et la virulence de chaque espèce sont peu connues à ce jour. Ceci est notamment dû à la difficulté à différencier les espèces entre elles. Actuellement, l’identification d’espèce est présomptive et repose sur des caractères morphologiques et biochimiques. Seule la biologie moléculaire permet d’identifier les espèces avec certitude mais c’est une technique longue et coûteuse.
Les objectifs de ce travail étaient de permettre le diagnostic d’espèce de ces levures par :
- une meilleure connaissance des caractères culturaux et morphologiques de ces levures ;
- le développement et la validation d’une base de données d’empreintes spectrales
permettant l’identification des espèces de Malassezia par spectrométrie MALDI-TOF Biflex III de Bruker daltonics.
85 souches de Malassezia issues de patients hospitalisés à Strasbourg, Nancy, Nantes et Poitiers ont été recrutées. Chaque souche a été identifiée par séquençage des régions ITS 1 et 4 et comparée à la base de données du CBS et à GenBank.
Les caractères morphologiques et culturaux de chaque souche ont été relevés et certaines caractéristiques propres à chaque espèce ont été mises en évidence mais restent insuffisantes pour l’identification. Une base MALDI-TOF Malassezia a été créée. Cette base répertorie 45 souches réparties sur 6 espèces M. furfur, M. sympodialis, M. slooffiae, M. globosa, M. restricta et M. pachydermatis. La base Malassezia obtenue permet d’identifier à l’espèce 100 % des 40 souches de Malassezia inconnues testées (log scores>2,0). Les tests de répétabilité et de reproductibilité de la technique réalisés ont montré des coefficients de variation inférieurs à 10 %.
Ce travail nous a permis de mettre au point une technique d’identification rapide, fiable et peu coûteuse de 6 espèces de Malassezia au laboratoire. Un enrichissement de la base par les espèces non encore représentées permettra par la suite de mieux connaître l’épidémiologie de ces levures.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 26 - N° 2
P. e9 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?