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La chirurgie bariatrique a-t-elle une influence sur la consommation d’alcool ? - 16/06/16

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.04.011 
P. Solioz  : Diététicienne, V. Culand : Diététicienne, C. Hofmann-Pijollet : Chargée d’enseignement, I. Carrard : Professeure
 HES, HEdS Genève, Genève, Suisse 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction et but de l’étude

Les chirurgies de l’obésité sont de plus en plus pratiquées. Elles permettent une perte de poids importante et la réduction de nombreuses comorbidités, mais des complications peuvent survenir. L’augmentation de la consommation d’alcool fait partie des conséquences potentielles de l’opération bariatrique. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ce phénomène, notamment l’influence de la consommation d’alcool sur le système de récompense, similaire à celle procurée par la consommation de grandes quantités de nourriture ou encore le risque d’un transfert d’addiction de la nourriture à l’alcool en lien avec une diminution de la taille de l’estomac. Plusieurs études ont exploré l’évolution de la consommation d’alcool suite à une opération bariatrique, mais prises indépendamment, elles montrent des résultats contradictoires. Le but de notre travail était de documenter si l’opération bariatrique influençait la consommation d’alcool chez les personnes opérées et le cas échéant, de faire émerger les mécanismes impliqués.

Matériel et méthodes

Nous avons effectué une revue de littérature en incluant les études évaluant la prévalence du développement d’addiction à l’alcool suite à une opération bariatrique ainsi que celles évaluant l’évolution de la consommation d’alcool. Nous avons sélectionné dix articles et identifié plusieurs thèmes comme la variation de la consommation en quantité et en fréquence et l’influence du type d’opération effectué.

Résultats

La fréquence et la quantité d’alcool consommée avaient tendance à diminuer directement après l’opération puis à augmenter environ deux ans après l’opération. Cette période postopératoire de deux ans est liée à la période durant laquelle les patients perdent du poids et sont plus enclins à suivre les conseils hygiéno-diététiques en lien avec une euphorie passagère. Nous avons également relevé qu’il était important de bien distinguer la fréquence de la quantité puisque ces deux marqueurs de la consommation d’alcool n’évoluaient pas de manière proportionnelle. En effet, avec un volume gastrique diminué, les patients avaient tendance à boire plus fréquemment de petites quantités d’alcool. La majorité des études a, par ailleurs, constaté une différence entre les types d’opérations : les patients opérés d’un Roux-en-Y Gastric Bypass avaient plus tendance à modifier leur consommation d’alcool et présentaient une prévalence de troubles alcooliques supérieure en période postopératoire. Ce résultat s’explique par une taille de l’estomac inférieure aux autres opérations et un effet malabsortif modifiant la métabolisation de l’alcool.

Conclusion

Ces résultats devraient être intégrés dans la prise en charge interdisciplinaire qui entoure la chirurgie bariatrique afin que les équipes puissent informer et dépister les patients opérés qui présentent un risque et réduire la survenue de problématiques liées à la consommation d’alcool. Les études qui ont pu être rassemblées pour ce travail comportaient des limites, notamment des suivis rarement supérieurs à deux ans ou des taux d’abandons non mentionnés. Cela laisse à penser à une sous-estimation de la problématique et encourage à mener des recherches à plus long terme et à augmenter la vigilance sur le terrain face à cette problématique.

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Vol 30 - N° 2

P. 109-110 - juin 2016 Retour au numéro
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