Déterminants du défaut de codage de la dénutrition dans un service de médecine - 16/06/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La valorisation de la dénutrition à l’issue du codage des séjours hospitaliers reconnaît les conséquences financières de cette comorbidité et permet sa prise en charge. Son diagnostic en vue de son codage repose sur des éléments cliniques et biologiques décidés par l’Atih selon les recommandations de la HAS (IMC, perte de poids à 1 et 6 mois, albuminémie), les éléments cliniques et anamnestiques devant être relevés chez chaque patient hospitalisé (indice IQSS). Le but de notre étude a été d’évaluer l’efficacité du codage de la dénutrition et ses déterminants, ainsi que l’intérêt d’un autre marqueur diagnostique validé de la dénutrition, l’évaluation subjective globale, chez les patients chez qui le diagnostic nutritionnel ne pouvait pas être porté (non-codables) selon les critères de la HAS.
Matériel et méthodes |
Cent quarante-neuf patients (91 H, 65±20ans) admis consécutivement pendant 4 semaines dans le service d’infectiologie d’un CHU (la moitié pour infection pulmonaire ou urinaire) ont été évalués selon la procédure appliquée dans le service et basée sur celle du Clan : mesure du poids (infirmier et aide-soignant), recueil du poids à 1 et 6 mois, de la taille, dosage de l’albuminémie et de la protéine C-réactive (infirmier, aide-soignant et diététicien), codage (diététicien). L’évaluation subjective globale a été calculée pour l’étude. Les patients codables et non codables ont été comparés par Anova et tests du Chi2.
Résultats |
La prévalence de la dénutrition selon la HAS était de 34,9 % (dont 11,4 % de dénutrition sévère), avec 20,8 % de normonutris et sans diagnostic nutritionnel possible chez 44,3 %. Ces patients non codables étaient comparables aux patients codables pour âge, sexe, pathologie et situation à risque de dénutrition. Le Tableau 1 présente la mise en défaut des différents marqueurs nutritionnels dans les deux groupes, plusieurs situations étant concomitamment possibles. Tous les outils de pesage étaient disponibles dans le service.
L’évaluation subjective globale de ces 66 patients mettait en évidence 40,9 % de normonutris et 50,0 % de dénutris (dénutrition sévère pour 18,2 %). Le codage de la dénutrition chez ces 33 patients aurait permis de valoriser leur séjour de 37 100 euros.
Conclusion |
Les limitations dans l’obtention des informations nécessaires au codage de la dénutrition selon la HAS ont conduit à méconnaître 39 % des dénutris. Le défaut de recueil des paramètres anamnestiques (inconnus, non relevés ou non tracés) ainsi que le défaut de mesure du poids par les soignants est assez largement en cause. Un effort de formation est donc critique à fournir. En outre, la particularité française d’une approche diagnostique systématique sans passer par l’étape du dépistage est sans doute à revoir.
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Vol 30 - N° 2
P. 123 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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