Au Sénégal, la prévalence contraceptive reste faible malgré les nombreuses interventions mises en œuvre. Le manque d’implication des hommes a été incriminé. L’objectif de ce travail est d’étudier les déterminants de l’acceptabilité des hommes à la planification familiale dans le district de Thiadiaye.

Il s’agit d’une étude transversale descriptive et analytique qui a porté sur 272 hommes. L’échantillonnage a été réalisé grâce à un sondage stratifié à trois degrés. Le recueil des données a été fait par administration du questionnaire. Les données collectées portaient sur les connaissances, attitudes et pratiques des hommes sur la planification familiale. L’analyse a consisté en une régression logistique réalisée avec le logiciel r.

La moyenne d’âge était de 41ans dont 26,8 % étaient analphabètes. L’espacement des naissances a été cité par 43 % des hommes comme principal avantage de la planification familiale. Aucun chef de ménage n’a souligné l’aspect économique. Près de 73 % acceptaient que leur femme utilise une méthode contraceptive. Parmi les raisons de non-utilisation, la conviction religieuse arrive en première position avec 28,6 %. Les hommes âgés de 25 à 49ans sont ceux qui acceptent le plus la contraception moderne. Il en est de même des hommes vivant dans un couple monogame. Les hommes qui ont eu à fréquenter l’école française acceptent deux fois plus l’utilisation des méthodes modernes de planification familiale. Le niveau de revenus n’influe pas sur l’acceptabilité de la planification familiale moderne.

L’amélioration du niveau de connaissances, une plus grande implication des autorités religieuses et coutumières, une communication plus soutenue et orientée vers les hommes, la gestion des rumeurs et la mise en place d’activités spécifiques pour les hommes permettrait d’augmenter de façon significative la prévalence contraceptive en milieu rural sénégalais.