La ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, répond difficilement aux besoins en eau potable de sa population sans cesse croissante, surtout celle installée dans les quartiers périphériques (aménagés ou non aménagés). Cette situation contraint les populations à s’orienter vers des sources d’eau insalubres avec, pour conséquence, le développement des maladies hydriques. Cette étude vise à identifier les facteurs de risque sanitaire liés à l’utilisation de l’eau à Zongo, un quartier loti situé à l’ouest de Ouagadougou.

La méthodologie a consisté en une revue de la littérature, suivie d’un questionnaire appliqué à soixante ménages, ainsi que des entretiens et des observations directes. Les points d’eau ont été géoréférencés à l’aide du GPS. Les données collectées ont été saisies et analysées sous Excel et les cartes réalisées sous le logiciel QGis 2.8.

En termes de sources d’eau potable, Zongo compte 15 bornes fontaines, 5 forages fonctionnels dont 4 à usage collectif pour une population estimée à 46 604 habitants. Seulement 35 % des ménages possèdent un robinet privé. Malgré ces infrastructures mises en place après le lotissement du quartier en 2002, le problème d’accès à l’eau potable reste entier, surtout pour les populations de la zone non aménagée dont 73 % sont à plus de 500 mètres des bornes fontaines. L’utilisation de l’eau des puits au nombre de 3 et des bancotières (trous creusés dans le sol pour la confection de briques en terre) exposent ainsi les populations au paludisme (47 %), aux maladies de la peau (7 %), à la diarrhée (4,2 %), aux parasitoses intestinales (3 %) et aux infections urinaires (1,3 %).

Les défaillances en matière d’accès à l’eau, dans un contexte d’extension spatiale continue du quartier, ont un impact sur la santé des populations et interpellent les autorités municipales sur la nécessité d’entreprendre des actions adaptées et durables.