Les objectifs étaient :

– de mesurer l’évolution du taux de participation durant les trois premières campagnes organisées contre le cancer colorectal (CCR) dans le Finistère de 2004 à 2010 ;

– d’évaluer l’impact de la baisse du taux de participation sur les stades au diagnostic et la survie à cinq ans ;

– de comparer les caractéristiques des cas en fonction de leur statut vis-à-vis du dépistage (dépistés [D], exclus médicaux [E], cancer d’intervalle [KI] et non-répondants [NR]).

Cette étude rétrospective couvre les trois premières campagnes de dépistage organisées (C1 : 2004–2006 ; C2 : 2006–2008 ; C3 : 2008–2010) dans le département du Finistère. Nous avons croisé tous les cas inclus dans le registre Finistérien des tumeurs digestives avec ceux de la base du centre de dépistage. Des analyses descriptives sur l’âge au diagnostic, le sexe, le stade et la localisation ont été réalisées. Les taux d’incidence et la survie spécifique ont été calculés.

Le taux de participation était de 47,6 % pour C1, 34,6 % pour C2 et 33,7 % pour C3. Un total de 2842 CRC a été identifié (D=547, E=231, KI=436, NR=1628) et 687 dans le groupe témoin. La proportion de CRC in situ était significativement supérieure lors de C1 (21,9 %) que lors de C2 (14,0 %) et C3 (17,8 %). La proportion de stade III était supérieure à C2 (27,3 %) versus C1 (19,7 %) et C3 (21,3 %). Il n’y avait pas de différence significative entre les trois campagnes concernant l’âge au diagnostic, le sexe, la localisation, la survie globale ou spécifique.

Malgré une baisse de la participation au dépistage du CRC au cours du temps, il existait un bénéfice important au dépistage en permettant un diagnostic plus précoce lorsque l’observance était élevée. De plus, la baisse de participation n’avait pas d’impact sur la survie spécifique à cinq ans.