La diversité alimentaire est sujette aux variations saisonnières, notamment dans les milieux ruraux d’Afrique de l’Ouest, sensibles au cycle des récoltes. L’objet du présent travail est de préciser le niveau de diversité alimentaire de jeunes enfants pour deux saisons distinctes, compte tenu du statut économique de leur ménage en milieu rural au Mali.

Dans la région de Kayes (Mali), deux échantillons aléatoires d’enfants de 12–24 mois ont été enquêtés, l’un en novembre 2013, en fin de saison des récoltes (n=2138) et l’autre en avril 2015, en fin de saison sèche (n=1732). Pour chaque enfant, un score de diversité alimentaire (SDA) en sept groupes (« céréales/tubercules », « légumineuses », « produits laitiers », « viandes/poissons », « œufs », « fruits/légumes », « produits riches en vitamine A ») a été compilé à partir de la consommation alimentaire de la veille. Un indice économique en terciles a été construit par analyse factorielle à partir des caractéristiques des ménages.

Le SDA moyen diffère selon les saisons (p<0,01) allant de 3,07 groupes alimentaires en fin de saison des récoltes à 2,89 groupes en fin de saison sèche. Cette diminution s’explique par une plus faible disponibilité de certains groupes en fin de saison sèche comme les « légumineuses » ou « fruits/légumes » (p=0,01). Aux deux saisons, le SDA augmente avec le statut économique (respectivement de 3,00 à 3,19 [p<0,01] et 2,71 à 2,91 [p=0,04]). Ceci s’explique par la consommation de « viandes/poissons » et de « fruits/légumes », plus importante chez les plus riches (p<0,01 et p=0,04). Les variations saisonnières du SDA sont similaires pour chaque tercile économique (p[saison*tercile économique]=0,53). Ces résultats restent identiques avec un SDA dichotomisé au seuil de quatre groupes, comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

La diversité alimentaire des enfants varie selon les saisons et selon le niveau de richesse, ce dernier n’influençant pas la saisonnalité.