La multimorbidité est encore peu étudiée en termes de surveillance épidémiologique, notamment en France. Ce concept permet une approche globale de l’état de santé de la population, complémentaire des indicateurs habituels de surveillance des maladies chroniques, utile pour adapter l’offre de soins, mesurer l’impact des facteurs de risque les plus fréquents et étudier les inégalités sociales et territoriales de santé.

Estimer la prévalence de la multimorbité selon la région et l’indice de désavantage social à partir des données du Sniiram.

La multimorbidité a été définie chez les adultes âgés de 18ans ou plus par la coexistence d’au moins deux des maladies chroniques les plus fréquentes (maladies cardiaques et cérébro-vasculaires, maladies respiratoires chroniques, diabète). Ces pathologies ont été repérées au moyen des informations disponibles dans le Sniiram (hospitalisations, traitements médicamenteux, exonérations du ticket modérateur).

En 2014, 16 % des adultes avaient au moins une des maladies de la liste étudiée. La prévalence de la multimorbidité était de 3,0 % (hommes 3,8 % femmes 2,2 %). Elle augmentait avec l’âge : 0,4 % avant 55ans, 4,9 % entre 55 et 74ans, et 11,4 % après 75ans. La prévalence de la multimorbidité augmentait avec l’indice de désavantage social (de 2,2 % dans le quintile le plus favorable, à 3,4 % dans le moins favorable), et était plus élevée dans les régions du Nord (+28 %), de l’Est (+23 %) et sur l’île de la Réunion (+72 %) comparativement à la moyenne nationale.

Malgré l’absence de consensus sur la définition de la multimorbidité, cet indicateur synthétique de maladies chroniques est utile pour décrire les inégalités territoriales et sociales de santé. D’autres indicateurs intégrant les maladies neurodégénératives et les cancers seront également construits.