Un médecin généraliste (MG) est confronté à un événement indésirable associé aux soins (EIAS) tous les deux jours, dont la plupart sont évitables. Pourtant, la culture sécurité peine à se développer en médecine générale. Afin de déployer un plan d’actions, l’objectif était d’évaluer la perception de la culture sécurité des MG des Pays-de-la-Loire et leurs difficultés face aux EIAS et leurs attentes pour améliorer la sécurité des soins.

Un e-questionnaire a été adressé aux 2000 MG ayant communiqué leur adresse mail à l’URPS-ML en mai 2015 avec une relance le mois suivant. Le questionnaire évaluait plusieurs dimensions de la culture sécurité (identification et analyse des EIAS et mise en place d’actions) et les pratiques d’annonce des EIAS sous forme de vignettes cliniques.

Au total, 175 MG ont répondu au questionnaire (participation : 10,2 %). Pour 78,3 % d’entre eux, la sécurité des soins au cabinet était satisfaisante, significativement meilleure pour les plus jeunes (p<0,05) ; 89,1 % déclaraient avoir été confrontés à un EIAS dont 15,4 % à un EIAS grave. Les maîtres de stage universitaires semblaient significativement plus sensibilisés (p<0,01). Les freins à l’analyse des EIAS étaient la difficulté à identifier un EIAS sans conséquences pour le patient (73,1 %), le manque de temps (58,1 %) et l’absence d’organisations professionnelles dédiées (26,3 %) ; 97,1 % dévoilaient les EIAS sans conséquence à leur patient contre 72 % en cas d’EIAS grave (p<0,001). Dans ce dernier cas, le dévoilement de l’EIAS visait à ne pas altérer la relation de confiance (p<0,01) alors que le choix du non-dévoilement était lié à l’évitement de la plainte (p<0,001).

Les MG exprimaient la nécessité de développer la formation et l’accompagnement des professionnels. Les travaux se poursuivent par un plan d’actions régional en cours de formalisation et par un programme de recherche sur la diffusion de la culture sécurité dès la formation initiale.