La lombalgie est un enjeu de santé publique par sa fréquence et son retentissement humain et économique. La récidive de lombalgie est le principal facteur de passage à la chronicité. L’efficacité de programmes de prévention sur la récidive de lombalgie est peu documentée.

Évaluer l’impact d’un programme de prévention des récidives de lombalgie conduit auprès de professionnels hospitaliers et associant une séance d’information cognitivo-comportementale et cinq séances hebdomadaires d’exercices physiques sur deux mois encadrées par un médecin MPR et des kinésithérapeutes.

Essai d’intervention randomisé en deux groupes parallèles (programme versus soins habituels) incluant des professionnels du CHU de Lyon présentant des antécédents de lombalgie aiguë ou subaiguë. La survenue de récidives de lombalgie était objectivée par les arrêts de travail occasionnés. Les capacités fonctionnelles et le recours au soin ont été évaluées sur deux ans de suivi.

Au total, 353 professionnels ont été inclus ; 82 % des professionnels ont été compliants aux séances et 83 % ont été satisfaits des résultats sur leur état de santé. Parmi les 298 professionnels avec un suivi à deux ans, 24 % du groupe programme et 21 % du groupe soins habituels ont présenté au moins un arrêt de travail pour lombalgie (p=0,516). Également, ni le nombre ni la durée des arrêts de travail ne différaient significativement. Mais des améliorations significatives ont été montrées sur les consommations de soins (réduction de 15, 16 et 22 % du recours aux consultations chez respectivement généraliste, spécialiste et kinésithérapeute), sur l’appréhension aux activités physiques (FABQ-P) et une partie des déficiences physiques (test de Sorensen).

Ces résultats montrent la faisabilité du programme PRESLO mais ne permettent pas de conclure quant à son impact sur l’absentéisme des professionnels. Les améliorations au niveau physique et en termes de consommation de soins témoignent néanmoins de son impact sociétal.