Malgré les bénéfices de l’allaitement au sein aussi bien pour l’enfant que pour la mère, ni la durée recommandée ni l’exclusivité ne sont respectées par la majorité des mères. Plusieurs études se sont focalisées sur l’identification des facteurs pouvant influencer l’allaitement au sein. Parmi les facteurs modifiables susceptibles de favoriser cette pratique, on rapporte le sentiment d’efficacité personnelle. L’objectif de notre étude était d’étudier l’effet de ce sentiment sur la durée et le degré d’exclusivité de l’allaitement au sein.

Nous avons mené une étude descriptive longitudinale avec un suivi allant de la naissance jusqu’à 8 semaines, auprès d’un échantillon de femmes ayant accouché au CHU de Farhat Hached de Sousse durant la période allant du 15 mai 2015 au 15 juin 2015. Une fiche de collecte de données a été conçue pour les fins de ce travail incluant le « Breastfeeding Self-efficacy Scale-Short Form ».

L’échantillon était constitué de 150 femmes. Un peu plus de la moitié (54 %) étaient âgées entre 20 et 30ans et seulement 2,7 % étaient célibataires. Ces femmes étaient primipares dans 48 % des cas et l’accouchement était par voie basse dans 73 % des cas. Le score d’efficacité personnelle était élevé chez 67 % des parturientes. Seulement 114 nourrissons (76 %) continuaient à être allaités au sein à 8 semaines et seulement 11 (7,3 %) l’étaient exclusivement. La raison la plus rapportée par les mères était l’apport insuffisant de lait. Le score d’efficacité personnelle était significativement associé à la durée de l’allaitement au sein et au degré de ce dernier (exclusivité).

Cette étude met l’accent sur un nouvel axe pour la promotion de l’allaitement maternel. En effet, le sentiment d’efficacité personnelle maternel est un facteur modifiable sur lequel on peut agir.