Selon la loi inverse des soins, les riches utilisent davantage les services de soins alors que l’accès des pauvres est limité. L’objectif de cette étude était d’analyser à travers l’accès aux soins, les inégalités cachées de la réduction de la mortalité infanto-juvénile (MIJ) au Niger.

Cette étude a porté sur l’analyse des données d’enquêtes démographiques et de santé et les indicateurs concernés étaient : MIJ, indice de bien-être économique, niveau de scolarisation, résidence et utilisation des services de soins. L’OR (IC95 %) et le taux de variation ont été déterminés.

La MIJ a baissé de 40 % entre 1994 et 2012 au Niger. En 2012, le risque de décès des enfants était élevé dans les quintiles intermédiaires (168 pour pauvres et moyens). La MIJ était plus élevée en milieu rural (163) qu’en milieu urbain (83), et chez les mères non scolarisées (158) que chez celles ayant un niveau secondaire (91). La réduction de la mortalité des enfants semble être meilleure dans le quintile riche et en milieu urbain. Le risque de ne pas bénéficier d’une consultation prénatale/postnatale ou d’un accouchement assisté par un personnel compétent était élevé dans le quintile plus pauvre que vers le quintile plus riche.

Le gouvernement du Niger a décrété la gratuité des soins pour les groupes vulnérables depuis 2006. Vu l’insuffisance de compensation du financement, les résultats restent mitigés. La lutte contre les inégalités de santé devrait être une priorité politique et les axes stratégiques doivent être orientés vers une répartition équitable des ressources, la mise en place de mécanismes assurantiels et la régulation du secteur privé.

La MIJ a diminué dans les quintiles de bien-être économique au Niger. Mais l’État doit continuer ses efforts d’approches de financement de la santé pour atteindre les pauvres et les zones rurales.