Position du problème : Cette étude avait pour objectif d’estimer la survie à 5 ans par localisation, sexe et stade des malades d’Ile-de-France ayant présenté un nouveau cancer en 1994.

Méthode : Une étude de cohorte a débuté en 1994 par un recueil exhaustif des cancers incidents déclarés en affection de longue durée en Ile-de-France à l’Assurance Maladie (27 080 patients). Un échantillon constitué par sondage stratifié sur la localisation tumorale a été suivi à 1 an, 3 ans et 5 ans. L’analyse de la survie observée a été effectuée selon la méthode de Kaplan Meier. La survie relative a été calculée selon la méthode d’Ederer II.

Résultats : L’échantillon de suivi concernait 4 166 patients. Tous cancers confondus, la survie relative à 5 ans était de 65 % pour les femmes et de 51 % pour les hommes.

Le taux de survie relative à 5 ans était de 82 % pour les femmes présentant un cancer du sein (98 % pour les patientes en stade I) et de 66 % pour celles présentant un cancer du col de l’utérus. La survie relative à 5 ans pour les cancers du côlon était de 67 % pour les hommes et de 54 % pour les femmes. Pour le cancer du poumon, le taux de survie relative chute de 47 % pour les patients en stade I à 5 % pour ceux en stade IV.

Conclusion : Notre étude apporte des résultats en terme de survie au niveau d’une région entière couvrant 20 % de la population française. La survie dépend de la précocité du diagnostic mais aussi de la qualité de la prise en charge thérapeutique, de l’importance de l’offre, l’accès aux soins pouvant être un facteur favorisant. Si en terme d’incidence, la situation en Ile-de-France est proche de la situation nationale, la survie à 5 ans pour un ensemble de tumeurs paraît plutôt globalement meilleure qu’au niveau national. En dehors des données de mortalité et de l’estimation des incidences, les données de l’assurance maladie permettent d’apporter un éclairage complémentaire sur l’épidémiologie des cancers et contribuer à la connaissance de ces maladies.

Background: This study aimed to estimate survival at 5 years by localization, sex and stage of the patients who presented a new cancer in 1994 in the Ile-de-France area.

Methods: A cohort study began in 1994 by an exhaustive collection of the incidental cancers notified in the Ile-de-France area at the health insurance (27,080 patients). A stratified random sample based on tumor localization was followed at 1 year, 3 years and 5 years. The analysis of the observed survival was carried out according to Kaplan-Meier method. Relative survival was calculated according to Ederer II method.

Results: The follow-up sample concerned 4,166 patients. For all cancers, relative survival at 5 years was 65% for the women and 51% for the men.

Relative survival rate at 5 years was 82% for the women with a breast cancer (98% for the patients in stage I) and 66% for those with a cancer of the cervix. Relative survival at 5 years for colonic cancer was 67% for men and 54% for women. For lung cancer, the relative survival rate fell from 47% for patients in stage I to 5% for those in stage IV.

Conclusion: Our study produces population-based survival data for a entire geographical area covering 20% of the French population. Survival improves with earlier diagnosis but depends also on quality of care and availability of care: access to medical care can be a favouring factor. While in terms of incidence the situation in the Ile-de-France area is close to the national situation, survival at 5 years for a set of tumors appears to be better in this area than the nationwide figures. Besides providing information useful to determine mortality and incidence, the health insurance data offer additional insight to cancer epidemiology and contribute to better knowledge of this disease.