La sédation continue jusqu’à la mort. Une voie française pour les soins de fin de vie ? - 05/09/16
pages | 6 |
Iconographies | 0 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
La sédation continue jusqu’à la mort (SCJM) est une pratique qui se développe rapidement dans de nombreux pays, apparaissant comme plus acceptable que l’euthanasie et le suicide médicalement assisté car plus proche de la « mort naturelle ». Le parlement français vient d’adopter une loi stipulant que l’on procède à une SCJM à la demande du patient dans un certain nombre de circonstances, notamment en cas de maladie incurable avec une évolution proche de la phase terminale et des souffrances réfractaires aux traitements. La France a adopté ainsi une position internationale unique pour les soins de fin de vie. Cependant de multiples problèmes éthiques soulevés par la SCJM, dans laquelle une sorte de mort psychosociale précède la mort biologique, ont été soulevés dans la littérature. La légitimité de la SCJM, surtout si la sédation est profonde et non proportionnelle au degré de souffrance, ou en cas de détresse purement existentielle, a été contestée. La primauté donnée à l’autonomie est discutable pour les patients vulnérables, qui relèvent surtout d’une solidarité sociale. Le principe du double effet est remplacé de fait dans la SCJM par une co-intention de soulager la souffrance et en même temps de hâter éventuellement la mort, surtout en cas d’arrêt de la nutrition artificielle et de l’hydratation, situant ainsi la SCJM dans une zone grise entre les soins palliatifs et l’euthanasie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Continuous sedation until death (CSUD) is a practice which has developed recently in several countries, appearing more acceptable than euthanasia and medically assisted suicide, since more close to a “natural death”. The French parliament has just adopted a law which stipulates CSUD on request of the patient in a definite number of circumstances, especially in incurable diseases near to the terminal stage with suffering refractory to treatments. Thus France has adopted a unique international position for the end-of-life care. However several ethical problems raised by CSUD, which corresponds to a psycho-social death preceding the biological one, have been raised in the literature. The legitimacy of CSUD, especially if sedation is deep and not proportional to the degree of suffering, or if it is performed in case of a purely existential distress, is a matter of discussion. The primacy allocated to autonomy is questionable for the more vulnerable patients, who deserve mainly a social solidarity. The double-effect principle is replaced actually in CSUD by a co-intention both to relieve suffering and meanwhile eventually to hasten death, especially when stopping nutrition and hydration. CSUD is thus located in a grey zone between palliative care and euthanasia.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 45 - N° 7-8P1
P. 670-675 - juillet 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?