L’hypersécrétion de prolactine des macroprolactinomes a-t-elle réellement une action antigonadotrope chez l’homme ? Étude de 64 macroprolactinomes, dont 18 sans hypogonadisme - 07/09/16
Résumé |
Contexte |
De rares cas de macroprolactinome sans hypogonadisme hypogonadotrope, malgré des taux très élevés de prolactine, ont été rapportés chez des hommes. Un patient présentait une co-sécrétion de LH.
Objectif |
Déterminer la fréquence des macroprolactinomes sans hypogonadisme hypogonadotrope et de la co-sécrétion de LH.
Patients |
Série consécutive de 64 patients masculins porteurs d’un macroprolactinome pris en charge dans notre institution entre 2000 et 2015.
Résultats |
Dix-huit patients (28 %) présentaient des taux de testostérone totale normale (moyenne 16,9 nmol/L, N 12–20) malgré des taux très élevés de prolactine (moyenne 51 265 mUI/L, N 100–300). Les 46 patients avec des taux bas de testostérone (moyenne 5 nmol/L) avaient des taux comparables de prolactine (114 802 mUI/L). La comparaison des deux groupes de patients montre que les patients avec déficit gonadotrope ont aussi plus fréquemment des déficits somatotrope, corticotrope et thyréotrope. Sept patients sans hypogonadisme ont bénéficié d’une chirurgie hypophysaire : aucune expression de béta LH n’a été retrouvée. Enfin sous traitement, 4 patients avec hypogonadisme ont normalisé leur testostérone sans normaliser leur prolactine.
Conclusion |
Vingt-huit pour cent des patients masculins porteurs de macroprolactinomes gardent une fonction gonadotrope normale malgré des taux très élevés de prolactine mais la co-sécrétion de LH par l’adénome est exceptionnelle. Nous proposons l’hypothèse que dans les macroprolactinomes, l’hypogonadisme hypogonadotrope est essentiellement la conséquence de la compression de l’hypophyse saine par le macro-adénome et que les taux très élevés de prolactine sont inactifs, soit en raison d’une macroprolactinémie, soit par désensibilisation des neurones hypothalamiques à GnRH ou des cellules hypophysaires gonadotropes.
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Vol 77 - N° 4
P. 299-300 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.