Profils métabonomiques urinaires des acides aristolochiques I et II comparés à trois toxiques tubulaires connues selon Comet : vers de nouveaux biomarqueurs de néphrotoxicité ? - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
Les acides aristolochiques (AA) sont des substances néphrotoxiques et cancérigènes contenues dans de nombreux remèdes traditionnels à base de plantes (Aristolochiacées) et responsables de lésions rénales aiguës et chroniques ainsi que de cancers des voies urinaires. La détection précoce et non invasive d’une atteinte tubulaire rénale chez des individus présentant un risque d’exposition aux AA serait fort utile pour une prise en charge rapide des cas. Le but de ce travail est d’étudier le profil métabonomique urinaire de rats exposés aux AA sur base des modèles prédictifs de toxicité rénale développés par le Consortium de métabonomique en toxicologie (Comet) [1 ].
Matériels et méthodes |
L’évaluation métabonomique par résonance magnétique nucléaire (RMN) a été réalisée sur des échantillons urinaires de rats exposés à différents dosages d’AA I ou II administrés en sc (75 et 100mg/kg) selon le protocole Comet. Les profils obtenus ont été comparés aux profils de 3 molécules connues pour leur toxicité au niveau du tubule proximal : l’ifosfamide (7 et 70mg/kg), la gentamicine (40 et 400mg/kg) et le cisplatine (0,5 et 5mg/kg).
Résultats |
Les résultats obtenus avec les rats « AA » ont démontré une augmentation urinaire des métabolites impliqués dans l’osmorégulation (taurine, bétaïne, glycine), la mort cellulaire (lactate) et la capacité de réabsorption de l’épithélium tubulaire (glucose) ainsi qu’une diminution significative des composants du cycle de Krebs (alpha-cétoglutarate, succinate, citrate), suggérant une atteinte mitochondriale. La comparaison 2D des profils obtenus avec les AA et l’ifosfamide, la gentamicine et le cisplatine a révélé des similitudes nettes. Cependant, une modélisation 3D a montré que les échantillons obtenus après une exposition aux AA présentaient un comportement plus proche de ceux obtenus après exposition à l’ifosfamide et au cisplatine par rapport à ceux obtenus avec la gentamicine.
Discussion |
Cette étude métabonomique confirme le mode d’action des AA à l’encontre du tubule proximal et fournit une signature originale d’une atteinte mitochondriale.
Conclusion |
Ce type d’approche apporte de nouveaux indices pour la compréhension des mécanismes de néphrotoxicité de divers agents médicamenteux ou environnementaux. À ce titre, c’est un outil non invasif qui pourrait s’avérer utile au dépistage de sujets/populations présentant des risques d’intoxication aux AA.
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Vol 12 - N° 5
P. 280 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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