Intensifier l’immunosuppression ciblant la réponse humorale n’est pas associé à un sur-risque de cancer post-transplantation - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
Le pronostic des patients immunisés anti-HLA est meilleur quand ils reçoivent une greffe HLA incompatible que lorsqu’ils restent en dialyse. Surmonter le risqué lié aux anticorps spécifiques du donneur (DSA) nécessite le recours à une immunosuppression puissante ciblant la réponse B (rituximab-RTX, immunoglobines intraveineuses-IVIg, plasmaphérèse-PE, immunoadsorption-IA, bortézomid-BTZ, éculizumab-ECL). Modifier l’immunité humorale est susceptible d’augmenter la survenue des cancers cutanés (Cut-K) et non cutanés (Non Cut-K). Nous rapportons ici notre expérience dans une cohorte de patients immunisés.
Patients et méthodes |
Entre janvier 2005 et juin 2014, 420 patients immunisés anti-HLA ont été greffés (KTR). Les patients n’ayant pas reçu de traitement par thymoglobulines (TG) ou qu’une association de TG/IVIg sans autre traitement d’induction n’ont pas été inclus. Au final, 64 KTR ayant reçu un surplus d’immunosuppression (KTR/Add IS : 76 % IVIg, 75 % RTX, 8 % PE, 8 % IA, 6 % BTZ, 6 % ECL) ont été comparés à un groupe témoin de 143 KTR greffés sous TG seuls (KTR/TG+).
Résultats |
Les groupes TR/Add IS et KTR/TG+ différaient par l’âge du receveur (50,5 [22–72] vs 53 [20–77] ans, p=0,03), le rang de greffe (1,9±0,09 vs1,5±0,06, p=0,0002), le tabagisme (39 % vs24 %, p=0,02), la prise d’un traitement immunosuppresseur avant la greffe (75 % vs 46 %, p<0,0001) et la présence d’un DSA à la greffe (83 % vs 13 %, p<0,0001). Pour une durée moyenne de suivi de 47,8±26 mois, l’incidence des rejets aigus humoraux-AAMR était plus importante dans le groupe KTR/Add-IS mais la survie similaire (respectivement 20 % vs 7 %, p=0,002 ; 83 % vs 86 %, p=0,4). En revanche, l’incidence des cancers post-transplantation était la même entre les deux groupes (10/64 (15,8 %) vs 30/143 (20,9 %), p=0,8) avec une même répartition des Cut-K et Non-Cut K (60/40 %) et sans distinction sur la survenue des complications infectieuses (BKvirus, Cytomégalovirus).
Discussion |
En analyse multivariée, âge à la greffe et antécédent personnel de K étaient les seuls facteurs associés à la survenue d’un cancer post-transplantation. De façon intéressante, les Cut-K (n=24) présentaient moins d’AAMR (0 %) et une meilleure survie du greffon (100 %).
Conclusion |
Dans notre expérience, l’adjonction d’un traitement immunosuppresseur d’induction ciblant la réponse B n’est pas associé à un surcroît de cancer post-transplantation.
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Vol 12 - N° 5
P. 287 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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