Néphrite immuno-allergique au dénosumab - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
La néphrite intertielle aiguë est une cause fréquente d’insuffisance rénale aiguë (IRA) : 13 à 25 % des IRA. Dans la majorité des cas, la cause est immuno-allergique. De très nombreux médicaments ont été rapportés comme responsables de cette atteinte. Plus rarement, des anticorps monoclonaux ont été incriminés.
Observation |
Nous rapportons le premier cas de néphrite interstitielle aiguë immuno-allergique au dénosumab. Une patiente de 76ans avec pour seul antécédent notable une ostéoporose fracturaire a bénéficié d’une biopsie rénale pour exploration d’une insuffisance rénale aiguë sévère (creatininémie 450μmol/L versus créatinine de base 70μmol/L) de découverte fortuite associée à une protéinurie tubulaire 3g/g et des anomalies du sédiment urinaire (leucocyturie 209/mm3 et hématurie microscopique à 20/mm3). Les résultats histologiques révèlent un infiltrat inflammatoire diffus dans l’interstitium évalué à 40 % de la surface corticale composé de cellules mononucléées. En immunohistochimie, absence de marquage spécifique de l’IgG4. Il est donc conclu à une néphrite interstitielle aiguë immuno-allergique. Les causes dysimmunitaires et infectieuses ont été écartées. L’unique thérapeutique instaurée récemment est une injection de dénosumab pour le traitement de son ostéoporose. Il est donc conclu à une néphrite interstitielle aiguë immuno-allergique secondaire au dénosumab. Un traitement associant une corticothérapie pendant 5 semaines et l’éviction du médicament a permis un retour à la fonction rénale antérieure et la disparition de la protéinurie et des anomalies du sédiment urinaire.
Conclusion |
Le dénosumab semble être un traitement de choix pour le traitement de l’ostéoporose post-ménopausique et la prévention des complications des métastases osseuses, notamment dans la population des insuffisants rénaux chroniques. En cas d’altération de la fonction rénale chez un patient avec ce traitement, une étiologie immuno-allergique doit être suspectée. La biopsie rénale est l’examen de choix pour affirmer le diagnostic. Une corticothérapie associée à l’éviction du dénosumab peut permettre une guérison totale.
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Vol 12 - N° 5
P. 373-374 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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