L’association pancréatite aiguë et transplantation rénale : fréquence, évolution et lien de causalité - 20/09/16
Résumé |
Introduction |
La pancréatite aiguë chez le greffé rénal représente une complication rare mais n’en est pas moins grave. Le but de notre travail est de mettre en lumière son incidence, ses aspects cliniques et son évolution, ainsi que de tendre à déterminer ses étiologies.
Matériels et méthodes |
Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective monocentrique, colligeant tous les patients transplantés rénaux ayant présenté une pancréatite aiguë de 1990 à 2016 à partir de données démographiques, cliniques, biologiques et radiologiques.
Résultats |
Sept transplantés rénaux ont présenté une pancréatite aiguë (incidence 2,7 %). Dans 2 cas ont été notés des antécédents d’infection à cytomégalovirus et dans 2 autres des gastrites, sans notion d’éthylisme. Tous étaient sous thérapie immunosuppressive associant corticoïdes et mycophénolate mofétil excepté chez un patient recevant de l’acide mycofénolic, 4 d’entre eux également sous anticalcineurines. Tous nos patients ont présenté des douleurs abdominales. La lipasémie moyenne était de 25 fois la normal, sans dyslipidémie. À la TDM abdominale, 4 patients avaient une pancréatite stade C à la classification de Balthazar, 2 stade E et 1B. Un cas était d’origine lithiasique, 2 présumés virales, une auto-immune et 3 toxiques dus à l’immunosuppression. Sur le plan thérapeutique, tous nos patients ont été mis sous traitement médical symptomatique en réduisant les seuil immunosuppression dans 3 cas, un greffé a reçu de l’aciclovir et un autre du ganciclovir, avec une cholécystectomie à distance de l’épisode. L’évolution était favorable dans 5 cas, et 2 sont décédés d’un choc septique et une pneumopathie à varicelle.
Discussion |
Les pancréatites aiguës chez le greffé rénal sont rares, survenant dans 1 à 2 %, bien que des incidences à 7 % ont été rapportées. Leurs étiologies ne sont pas toujours déterminées, le traitement immunosuppresseur étant le plus souvent incriminé, des origines probablement virales ont été décrites, sans écarter les causes classiques notamment éthyliques, lithiasiques ou encore métaboliques. Leur pronostic se relie à un taux de mortalité de 50 à 100 %.
Conclusion |
L’apparition de douleurs abdominales chez le greffé rénal devrait évoquer une pancréatite aiguë motivant en premier un dosage de lipasémie, afin d’instaurer une prise en charge rapide évitant une évolution qui peut être létale.
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Vol 12 - N° 5
P. 391 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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