Les nouvelles techniques de planification de radiothérapie et les soins de support ont permis de diminuer la survenue de toxicité aiguë radio-induite. La mucite reste cependant un effet secondaire majeur pouvant compromettre l’observance du traitement chez les patients irradiés dans la sphère ORL. L’objectif de cette étude était de documenter l’efficacité du laser basse énergie dans la prévention de la mucite radio-induite.

Quarante patients pris en charge par arcthérapie volumétrique modulée exclusive (n=23) ou adjuvante (n=17) entre août 2014 et octobre 2015 pour un carcinome épidermoïde de la sphère ORL ont été inclus. Ils ont tous bénéficié de laser basse énergie transcutané Heltschl^® type FL 3500, 350mW, trois fois par semaine à visée préventive et à vise curative. Le grade de mucite (score Common Terminology Criteria for Adverse Events [CTCAE] version 3.0.) a été recueilli de la semaine 1 à la semaine 7 puis à 1 mois de la fin du traitement. La dose reçue à la muqueuse buccale a été documentée.

Les localisations tumorales étaient la cavité buccale pour sept patients, l’oropharynx pour 19, l’hypopharynx pour huit, et des atteintes synchrones pour six. La dose totale médiane délivrée était de 70Gy [64–70Gy]. Une chimiothérapie concomitante a été administrée chez 29 patients : cisplatine pour 25, cétuximab pour trois et 5-fluoro-uracile-ciplatine pour un. Une mucite de grade 0, 1, 2 et 3 a été observée chez neuf (22 %), neuf (22 %), 17 (41 %) et six (14 %) patients respectivement à la semaine 7 et chez 33 (80,5 %), deux (5 %), 3 (7 %) et 3 (7 %) patients à 1 mois du traitement. Il n’y a eu aucune mucite de grade 4. Pour ce qui concerne la muqueuse buccale, les doses moyennes et maximales médianes reçues étaient de 42,5Gy [12,9–66,3Gy] et 67Gy [39–76Gy].

Malgré des doses conséquentes délivrées à la muqueuse buccale, le taux de mucite radio-induite aiguë de grade 3 ou plus a été faible chez les patients qui ont bénéficié de laser de basse énergie durant leur radiothérapie.