Le récepteur de l’eridermal growth factor (REGF) est surexprimé dans de nombreux cancers et est impliqué dans les mécanismes d’oncogenèse et de migration tumorale. L’expression du REGF dans les carcinomes indifférenciés du nasopharynx (UCNT) a été étudié chez des patients asiatiques, et, comme pour d’autres cancers de la tête et du cou, il est surexprimée dans 80 % des cas et est associée à un pronostic défavorable. Les cancers du nasopharynx ont une répartition endémique touchant en grande majorité l’Asie de l’Est et l’Afrique du Nord, mais à l’heure actuelle aucune étude n’a été réalisée chez cette dernière population. L’objectif de cette étude est d’évaluer pour la première fois première dans une population nord-africaine, la corrélation entre l’expression du REGF et le pronostic des carcinomes indifférentié du cavum.

Les dossiers médicaux de 70 patients algériens traités entre 2003 et 2007 pour un carcinome indifférentié du cavum ont été revus rétrospectivement. Ils ont reçu une biopsie puis une chimiothérapie et une radiothérapie exclusive Les patients ont été suivis jusqu’à leur décès. L’immunohistochimie a été utilisée pour évaluer l’expression du REGF et la corrélation entre son expression et la survie a été analysée.

Chez 56 des 70 patients (80 %), le REGF était surexprimé. Cette surexpression du REGF était significativement corrélée avec la survie sans progression (p=0,0008) et la survie globale (p=0,0001).

Comme dans les pays asiatiques et les autres cancers ORL, le REGF est un puissant marqueur pronostique des carcinomes indifférentiés du cavum dans les populations du Maghreb. Son ciblage thérapeutique mériterait d’être évalué dans un essai clinique de phase III.