L’association de la radiothérapie et du cétuximab fait partie des traitements validés pour les cancers ORL localement évolués. Les patients n’ont pas tous la même toxicité ni la même efficacité. La recherche de facteurs prédictifs d’efficacité est donc un enjeu majeur.

Des patients atteinst d’un cancer ORL ont constitué une cohorte rétrospective. Des prélèvements sanguins ont été faits (monitoring de routine des anticorps thérapeutiques). Trente-quatre patients ont été inclus pour les analyses pharmacocinétiques (dont l’analyse de la clairance globale=inverse de l’AUCn qui est la normalisation de l’aire sous la courbe par la dose cumulée) et de survie. Les patients étaient atteints d’une maladie localement évoluée (n=21) ou métastatique (n=13). La toxicité cutanéomuqueuse (radiodermite, mucite et folliculite) a été étudiée chez 21 patients. La toxicité a été classée de 0 à 5 selon leur intensité.

Les radiodermites maximales étaient respectivement de grades 0, 1, 2, 3 et 4 pour 2, 3, 3, 11 et les patients ont été divisés en deux groupe, de faible toxicité (grades 0 à 2 ; n=8) et de toxicité sévère (grades 3 et 4 ; n=13). Les patients avaient en cas de toxicité de grades 3 et 4 une survie globale plus longue (p=0,005). Un total de 544 concentrations sériques de cétuximab étaient disponibles. La clairance globale avait un impact significatif sur la survie globale (p=0,007). Les patients dont la clairance globale était inférieure à la valeur médiane (0,744L/jour) avaient une survie globale plus longue : 16,56 mois (intervalle de confiance à 95 % [IC95 %] : 12,35 à 55,7 mois) contre 6,43 mois (IC95 % : 3,88 mois à non atteinte) pour les autres patients, p=0,007.

Dans cette analyse pharmacocinétique est rapportée pour la première fois une influence de la radiodermite et de la clairance globale du cétuximab sur la survie globale des malades.